Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 22.1899)

NOTES SUR BERNARDINO LUINI

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1517 » U Mais, comme le Sacro Monte de Varallo regorge d’œuvres
peintes par Gaudenzio Ferrari ou par son école, et comme G. Cesare
Luini,, élève de Gaudenzio, était originaire de la Valsesia, les attri-
butions fausses et les confusions sont trop faciles pour qu’on s’arrête
à cette date. Au reste, les bourgades du Tcssin et de la haute Lom-
bardie : Morimondo, Castione, Mendrisio, Lecco, vingt autres villages
prétendent posséder ou avoir vendu des Luini. Les Bulletins ou les
Archivi regorgent de renseignements dus à la ferveur des érudits
locaux. Ceci mène parfois à des trouvailles, et je montrerai, dans ce
travail même, qu’on peut glaner encore ; mais trop souvent, cette
espèce de mirage que connaissent bien les chercheurs, fait prendre
une œuvre d’inconnu, d’élève, pour une relique de maître. L’excuse
de ces erreurs-là, que nous connaissons tous par une expérience
répétée, c’est le bonheur qu’elles procurent, la profonde sincérité,
la passion qui les inspirent.

Un modèle de critique, ce sont les excursions en Tessin du
Dr J. R. Rahn ; et ce savant, qui a fouillé toute la Suisse italienne
et la Haute Italie qui s’y rattache, pour montrer les racines de l’art
lombard dans ces anciennes écoles presque inconnues1, vient nous
déclarer que pour Rernardino Luini, il ne saurait en rien « enrichir
de son propre fonds » les documents déjà connus2. En étudiant les
fresques de Saint-Pierre près Luino, ce seul exemple suffira pour
montrer combien il est vain de courir les montagnes et les cam-
pagnes à la recherche de Luini mal connus ; au reste, la moisson
est assez opulente des œuvres pures et certaines;, pour qu’on ait
peine à l’engranger tout entière.

PIERRE GAU TIIIEZ

[La suite prochainement.)

1. Tonetli, Guida cli Valsesia, 1891, p. 85.

2. Wanderungen im Tcssin, dans le vol. ci Lé : Kunst- und Wanderstudien aus
der Schweiz, p. 110-219, et B. Luini, ibid., p. 226.