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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 22.1899

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Nr. 2
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Riat, Georges: Une exposition de dessins au Cabinet des estampes de Paris
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https://doi.org/10.11588/diglit.24686#0120

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

fut régent de France en 1380 et roi de Naples deux ans après. « La
physionomie y est sévère et d’nne finesse un peu triste... La tète,
enlevée en clair sur un fond vert olive,, se détache singulièrement,
en dépit d’un travail de miniaturiste qui avait strié les parties
d’ombre par un semis précieux de hachures imperceptibles. » Cette
simplicité et cette froideur dans les traits accusent l’influence de
l’école de Bourgogne et des Flandres, et la manière de van Eyck.
Au témoignage de M. Bouchot, « l’aquarelle de la Bibliothèque
Nationale est merveilleuse de précision. On sent que l’artiste avait
sous les yeux un modèle excellent, qu’il le rendait avec sûreté et
l’interprétait librement... C’est donc là, soit au point de vue icono-
graphique, soit au point de vue de l'art français, une des plus belles
acquisitions de la Bibliothèque et une des plus curieuses. Elle fixe
un point de l’histoire du portrait en France, non plus réduite aux
proportions exiguës de l’enluminure, mais portée à la demi-nature,
chose bien rare au commencement du xv° siècle. »

Tout près se trouve un dessin d’Albert Dürer, signé et daté
de 1504; il représente une tète de cerf blessé à l’œil par une flèche,
qui a traversé l’orbite d’outre en outre; avec un art très poussé et
réaliste, le maître s’est ingénié à décolorer et pâlir les chairs du
museau, à peindre de petites taches sanglantes sous l’épiderme, à
piquer çà et là de longs poils fins, et à donner à ce qui reste des
yeux un regard d’une fixité et d’une tristesse impressionnantes.

Ce n’est pas crime de lèse-majesté que de placer Clouet à côté de
Dürer. Voici un portrait de Thomas de Foix, seigneur de Lescun,
maréchal de France, blessé à mort à Pavie, en 1525, qui n’est pas
d’IIolbein, comme on a cru, ni de Clouet même, mais sûrement de
son école, laquelle comptait des élèves aussi habiles que Boutelou,
Denisot, Bruisbal et Bourdonnois. Ce crayon a été fait de 1530 à
1537, comme le prouve « le chapeau à bords relevés sur le front et
orné de passementeries d’or ou de médailles et de plumes. Le pour-
point monte au col et laisse passer une fine chemisette plissée qui
n’est point encore la fraise de Henri II, mais qui n’est plus le linon
des tuniques découpées au carré, que l’on portait avant la bataille de
Pavie. » De Clouet est sans doute le dessin représentant, non Charles
de Valois, duc d’Orléans, ainsi qu’on le pensait, mais sans doute
Henri II, à son avènement, en 1549, un Henri II aux regards doux,
au sourire fin, à l’aspect d’une jolie tonalité blonde; et aussi, de
sa deuxième manière, le portrait de la duchesse d’Orléans, maî-
tresse d’Antoine de Bourbon, roi de Navarre, en petit chapeau à
 
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