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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 22.1899

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Nr. 2
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Riat, Georges: Une exposition de dessins au Cabinet des estampes de Paris
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https://doi.org/10.11588/diglit.24686#0122

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

des Dumonstier. On sait la place de cette famille dans l’histoire des
crayons, le talent de U aïeul Geoffroy et surtout celui de ses fils
Etienne et Cosme, de ses petits-enfants Pierre, fils d’Etienne
(1565-1656), et Daniel, fils de Cosme (1674 (?)-l646). De Pierre, on
peut voir, daté de « ce dernier jour d’octobre 1618, » en cette belle
écriture «dont les déliés et les pleins sont très caractéristiques, » un
fort beau portrait de Henri de Beaumanoir, sieur de Négrepelisse,
puis marquis de Lavardin, de couleur sobre et vigoureuse, aux yeux
vifs, d’une vie intense, fixant le spectateur, en une attitude chère à
l’artiste et qui fait aisément reconnaître ses ouvrages. Et voici
notre Daniel Dumonstier, sur lequel s’est exercée l’humeur maligne
de Tallemant : « C’était un petit homme qui avait presque toujours
une calotte à oreilles; naturellement enclin aux femmes, sale en
propos, mais bonhomme » ; il embellissait ses modèles et avait cou-
tume de dire : « Ils sont si sots qu’ils croient être comme je les fais
et m’en paient mieux»; au demeurant, un grand artiste, qui évolua
durant sa longue vie, du pastel lourd des premières années, au
coloris plus spirituel de la trentaine, pour aboutir à cette manière
composite, mêlée d’extrême habileté, de négligences et de parti
pris, soignant au fini son dessin, et gâtant l’aspect d’ensemble, par
cette manie qu’il avait de donner à ses modèles des couleurs rou-
geaudes et vineuses. De la deuxième manière est le portrait d’An-
toine de Bourbon, comte de Moret, fils naturel de Henri IV, et de la
seconde, de 1630 à 1635, le duc d’Epernon et Mlle de Boye. Par
une chance rare, nous pouvons nous représenter les traits de ces
Dumonstier d’après un dessin, également exposé, d’Antoine Caron. Ce
dessin à la plume, lavé au bistre, rehaussé de blanc, a été publié
par le marquis de Chennevières dans le cinquième fascicule des
Portraits inédits des artistes français. On y voit à une table, près de
laquelle Mme de Sauves, dame d’atours, caresse un chien, Catherine
de Médicis mariant deux nains; elle reçoit une plume, pour signer
Pacte, de la main d’Etienne Dumonstier, son peintre et valet de
chambre; et dans le fond, à gauche, un page qui n’est autre que
Pierre Dumonstier, soulève une portière. Pour qu’on n’en ignore,
ce dernier a écrit le nom de chacun au-dessous des personnages et
de son écriture la mieux moulée.

A côté de ces artistes, quelque bien doués qu’ils soient, il y avait
encore place pour de belles œuvres; témoins ce portrait de Portu-
gais fait u anno 1609, ætatis 26, in Lisb... » par Pompeo Leoni
ou un élève de son école, de premier ordre; un pastel réaliste de
 
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