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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 22.1899

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Nr. 2
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Valabrègue, Antony: Claude Gillot, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24686#0130

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120

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

Querelle de gens de qualité et Querelle commune, où Gillot mettait
en opposition les habitudes des bourgeois et celles des gens du
peuple. Caylus a encore gravé une composition fantastique, inti-
tulée : Rêve magique, et deux mascarades, dont l’une, la Marche de
Calotins, met en scène les joyeux compagnons, les bons vivants du
Régiment de la Calotte.

Les membres d’une association formée après boire avaient
adopté cette dénomination ; ils avaient fondé un régiment où l’on
était reçu sur un brevet. Parodie militaire et folâtre ! La calotte était
celle que donne l’ivresse, quand on a mal aux cheveux. Les femmes,
qui furent associées aux ébats de ces gais lurons, prirent aussi le
nom de calotines. Claude Gillot, en tant qu’artiste,, ne pouvait que
prendre intérêt à cette bizarre affiliation.

Nous citerons encore, comme des motifs très agréables, quelques
études de personnages de théâtre, les Joueurs champêtres, les
Danseurs champêtres, les Scieurs de long, une Ecole de jeunesse et
surtout un délicieux Dessus de clavecin, qui est le chef-d’œuvre de
Gillot décorateur et où respirent la grâce, la galanterie, la liberté de
l’art de la Régence. Il est utile de consulter les planches de Caylus,
à propos de notre artiste ; elles représentent, à notre avis, une sorte
de complément aux pièces classées sous le nom de Gillot. N’oublions
pas, toutefois, de faire observer que le comte de Caylus est un gra-
veur d’une pointe très inégale et très superficielle. Il accentue les
défauts de son modèle, si bien que le trait, ténu et fugitif, du maî-
tre de Langres paraît avoir encore moins de consistance.

VI

Si nous poursuivons l’étude et l’histoire des dessins de Gillot,
nous en voyons figurer plusieurs dans la collection de Mariette. Ces
morceaux appartiennent aujourd’hui au musée du Louvre, et nous
pouvons les retrouver, exposés dans une salle ou placés dans les
réserves. Ils sont cités et décrits dans le catalogue rédigé par Basan :

Trois sujets arabesques et deux autres d’armes et de figures ;

Dix petites fables, du Lion et autres, dont huit à la sanguine, etc. On
en connaît les estampes, gravées par fauteur ;

Quatre scènes du Théâtre Italien, aussi à la sanguine, d’une composi-
tion grotesque et touchées très spirituellement ;

Quatre autres sujets, idem;

Trois autres petits sujets de Fables de La Motte, au bistre et à l’encre de
Chine.
 
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