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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 22.1899

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Nr. 2
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Valabrègue, Antony: Claude Gillot, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24686#0141

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CLAUDE GILLOT

131

]e dessin des extrémités et dans les traits des visages, à peine
marqués par quelques touches de vermillon1 ».

Lancret fut aussi l’élève de Claude Gillot, et il a gardé maints
ressouvenirs de l’atelier qu’il avait traversé, et d’où Watteau avait
contribué à le faire sortir, en lui recommandant d’autres études plus
larges et plus franches2.

Nous noterons enfin l’imitation bien évidente du maître de
Langres chez un des artistes les plus gracieux et les plus séduisants
du xvnic siècle : Gabriel de Saint-Aubin. Celui-ci prend à Gillot une
partie de son monde de femmes fluettes et d’hommes aux minces
silhouettes. Il lui emprunte son dessin rapide et fugace qui atténue
les lignes et les contours. Gabriel de Saint-Aubin croque les scènes
parisiennes, les passants affairés, les foules courant aux fêtes
foraines. Sa Querelle sur le Pont-Neuf fait songer à la Querelle
commune de Claude Gillot. 11 retrace, lui aussi, des scènes du
Théâtre Italien, et il s’amuse aux ébats d’Arlequin lutinant une jolie
soubrette. Dans son œuvre si varié et où il exprime bien des idées
piquantes, vous verrez une marche du Bœuf gras, des charlatans
sur leurs tréteaux, des mascarades et des parades.

C’est dans les dessins de Gabriel de Saint-Aubin que l’influence
de Gillot allait se montrer pour la dernière fois. N’est-ce pas faire
un suprême éloge de notre maître que de constater cet ascendant,
s’exerçant encore à distance? 11 avait été subi à certains moments,
et, malgré les divergences inévitables et les révoltes, par les
natures d’artistes les plus diverses, les plus exquises et les plus
rares.

ANTONY VALABRÈGUE

\. Galerie d'Arcnbcrg, à Bruxelles, avec le calalogue complet de la collection,
par W. Bürger. Paris, J. Renouard.

2. Nous n’ayons point dit, dans le cours de notre travail, où se trouvait
l'atelier de Gillot. D’après Y Almanach Royal, celui-ci est indiqué comme habitant
rue de l’Échelle, dans une maison occupée par un chirurgien. Nous donnons ce
détail pour ne rien omettre de ce que nous savons sur notre artiste.
 
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