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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 22.1899

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https://doi.org/10.11588/diglit.24686#0184

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172

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

produits de l’Extrême-Orient ni de la Perse qui ont parfois inspiré les potiers du
quattrocento, mais ceux d’un pays qui, pourêtre plus voisin de l’Italie, n’en était
pas moins, à cette époque, profondément imprégné des traditions de l’art déco-
ratif musulman, c’est-à-dire de l’Espagne. Et il est facile de le prouver : d’abord,
dans les fouilles exécutées en Italie, on n’a trouvé, en fait de faïences étrangères,
que des pièces espagnoles ; et, de plus, on est aujourd’hui d’accord pour recon-
naître que le mot maiolica dérive du nom de l’île de Majorque, l’un des centres
d’exportation des céramiques espagnoles. Encore faudrait-il ne pas exagérer
l’inlluence que les productions des potiers espagnols ont pu exercer au xve siècle
sur celles de leurs confrères italiens ; elle se borne probablement à l’emploi de
l’émail stannifère, — procédé que l'Espagne était alors presque seule à connaître,

■— car les Italiens ont adopté, dès l’origine, des motifs décoratifs qui semblent
leur être presque tous personnels. C’est seulement après 1500, c’est-à-dire après

un siècle de production, qu’ils ont
songé à imiter la particularité carac-
téristique des faïences espagnoles,
c’est-à dire le lustre métallique.

On avait reproché à M. Argnani
d’avoir voulu, dans son premier livre,
faire de Faenza le centre unique de la
céramique italienne, et de s’être laissé
entraîner un peu trop loin par l’admi-
ration, d’ailleurs très justifiée, qu’il
professe pour sa ville natale. Cette fois,
averti sans doute par des critiques un
peu vives, il a modéré l’intransigeance
de ses théories anciennes. Toutefois,
si nous reconnaissons volontiers avec
lui que « la renaissance de l’art de la
majolique est due principalement à
Faenza », nous ne pouvons admettre
les conclusions qu’il Lire de ce fait indéniable. La part assignée par lui à
Caffagiolo est vraiment par trop restreinte ; et, après les derniers travaux des
savants allemands et français, on ne peut plus nier que cette fabrique n’ait été,
directement ou non, protégée par les Médicis. Quant à la division de la céramique
italienne en quatre groupes principaux ayant pour centres Faenza, Urbino,
Gubbio et Deruta, elle paraît acceptable.

Dans l’inventaire, dressé par M. Argnani, des pièces de céramique faentine
conservées en Italie, il serait possible de signaler quelques lacunes. Mais aussi on
y remarquediversobjets qui, semble-t-il, ne devraientpasyfigurer.Nous ne voyons
aucune raison, par exemple, pour attribuer à Faenza la belle plaque, décorée a
sgraffito, qui est conservée au Museo civico de Padoue. Cette pièce remarquable,
l’un des chefs-d’œuvre de la mezza-maiolica, ne présente aucun caractère spé-
cial qui permette de l’attribuer à un atelier de Faenza. S'il est certain que l’on
a fait dans cette ville des pièces à décor gravé sur engobe, il est non moins cer-
tain qu’il en a également été fabriqué dans beaucoup d’autres cités, comme l’ont
démontré des fouilles exécutées en divers endroits. Les plus beaux objets de ce

PLAT DE FAENZA
(Musée de Sèvres.)
 
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