Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 22.1899

DOI issue:
Nr. 3
DOI article:
Seidlitz, Woldemar von: L' exposition Cranach à Dresde
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.24686#0219

DWork-Logo
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
L’EXPOSITION CRANACII

205

dénotent une main quelque peu différente de celle de Cranach ;
on peut s’en convaicre en regardant la grande figure de Saint
Valentin, de l'église d’Aschaffenburg (146), qui est d’un style très
rapproché de celui de ces volets. On reconnaît surtout cette différence
de main au caractère trapu des figures, à la vigueur, mais aussi au
manque de transparence du coloris, et, en dernier lieu, à une absence
totale de sentiment ; il se pourrait cependant que la grande dimen-
sion des tableaux fût cause de tout cela ; car, parmi les quatre
petits volets d’Aschaffenburg qui otlrent des figures de saints et de
saintes (133-136), volets provenant de la même main que ceux de
Munich, se trouve un portrait du cardinal Albert en tout point digne
de Cranach.

Dès 1520, le nombre des occupations et des fonctions de Cra-
nach s’accroît ; il achète la pharmacie de Wittcnberg, fait le com-
merce des vins et siège au conseil municipal. Tout cela ne l’empêche
pas de s’occuper de peinture avec une telle ardeur qu’il mérite bien
l’appellation de peintre excellent par sa célérité, piclor celerrimus ;
en même temps, il entretient les meilleures relations tant avec
Luther qu’avec le cardinal de Brandebourg, qui devait bientôt devenir
le meilleur soutien du catholicisme en Allemagne. C’est surtout
comme portraitiste que Cranach a maintenant la vogue ; les por-
traits d’hommes conservés à Schwerin (daté de 1521), à Heidelberg
1526), dans la collection Kaufmann, à Berlin (1544), la figure en
pied du duc Henri le Pieux de Saxe, à Dresde (1537), le petit por-
trait de Charles-Quint, à Schwerin (1548), et surtout son propre
portrait, à Florence (1550), qui manque à cette exposition, montrent
qu’il conserva son talent dans ce genre jusqu’à la fin. Parmi la quan-
tité de portraits qu’il peignit en 1526, deux surtout sont intéressants ;
ils appartiennent au grand-duc de Hesse et étaient restés inconnus
jusqu’à présent; ce sont des demi-figures de tout jeunes garçons
blonds, vêtus tous deux d’un habit brun et se ressemblant tellement
qu'on a cru y voir des jumeaux, ou bien un seul et même per-
sonnage ; comme l’a récemment prouvé le directeur du Cabinet des
Médailles de Dresde1, ces sympathiques figures d’enfants sont les
effigies de Maurice et de Séverin, les deux fils aînés du duc Henri le
Pieux, âgés alors de 4 et 5 ans ; Maurice, celui qui est en train de
tirer son épée hors du fourreau (n° 33), est ce Maurice de Saxe qui,
devenu électeur, s’est conquis la célébrité.

Dès 1530, les sujets mythologiques, qui ne sont pour Cranach

1. .1. Erbstein, dans le Miinz und Medaülen-Freund, I (1899), n° 5.
 
Annotationen