DOI Heft:
Nr. 3
DOI Artikel:Bertaux, Émile: Autour de Donatello, 1: une nouvelle histoire de la sculpture florentine
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.24686#0256
242
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
et aux travailleurs un répertoire sans pareil de documents exacts,
bien choisis et bien classés. Le texte, qui se développe sur près de
cinq cents pages, forme un ouvrage à la fois aimable et solide. On
y trouve l’analyse de tous les monuments d'art qui sont conservés
dans les plus petites villes de Toscane ou d’Ombrie et l’indication
d’une foule d’œuvres peu connues*.
Ce catalogue de la sculpture florentine en Italie a été dressé
avec la critique la plus sagace et la plus érudite. Les indications
biographiques et chronologiques ont été tenues au courant des
études le plus récemment parues en Allemagne et en Italie ; et,
dans plus d’un cas litigieux, je serais disposé à me rallier aux
attributions proposées dans ce livre par M. Reymond, même contre
les autorités les plus considérables2.
M. Reymond ne s’est pas contenté de résumer élégamment et
de corriger savamment les travaux de ses prédécesseurs. Il a des
œuvres anciennes une connaissance trop intime pour ne pas s’être
formé sur leur développement historique et leur sens profond des
idées personnelles. Son histoire de la sculpture florentine au xve siècle
est, du commencement à la fin, la défense d'une thèse qui appelle la
discussion. C’est dans l’introduction du premier volume qu’on trou-
vera cette thèse exposée le plus largement. « Nous pensons, dit
M. Reymond, que l’art du xve siècle doit surtout sa grandeur à l’in-
fluence chrétienne. L’influence de l’antiquité ne s’exerça réellement,
d’une façon prépondérante, sur l’art de la sculpture, qu’aux abords
du xvie siècle. Antérieurement à cette époque, les peuples modernes
ont créé un art profondément original, qui débute dans la seconde
moitié du xrf siècle et qui se développe sans interruption, par une
évolution logique, jusqu’à la fin du XVe siècle, créant tour à tour
ces formes d’art merveilleuses qui sont l’architecture et la sculpture
françaises du xme siècle, l’art flamand des van Eyck et le xve siècle
florentin, floraison suprême de l’art chrétien entre les mains des
peuples germano-latins. »
délia Quercia, octobre 189b; Lorenzo Ghiberti, août 1896; Bninelleschi, avril
1897.
1. Je cite, entre vingt, la façade delà chapelle Saint-Jean, dans la cathédrale
de Gênes (tome II, p. 24b).
2. Pour me borner au chapitre relatif à Donatello, j’admets, avec M. Rey-
mond, que la Sainte Cécile de la collection Wemyss, ce bas-relief charmant et
suspect, doit être rayé de l’œuvre du maître ; que les bustes d’enfants de l’église
des Vanchettoni, comme aussi le buste de Saint Jean-Baptiste à Faenza, doivent
être rendus à Desiderio, etc.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
et aux travailleurs un répertoire sans pareil de documents exacts,
bien choisis et bien classés. Le texte, qui se développe sur près de
cinq cents pages, forme un ouvrage à la fois aimable et solide. On
y trouve l’analyse de tous les monuments d'art qui sont conservés
dans les plus petites villes de Toscane ou d’Ombrie et l’indication
d’une foule d’œuvres peu connues*.
Ce catalogue de la sculpture florentine en Italie a été dressé
avec la critique la plus sagace et la plus érudite. Les indications
biographiques et chronologiques ont été tenues au courant des
études le plus récemment parues en Allemagne et en Italie ; et,
dans plus d’un cas litigieux, je serais disposé à me rallier aux
attributions proposées dans ce livre par M. Reymond, même contre
les autorités les plus considérables2.
M. Reymond ne s’est pas contenté de résumer élégamment et
de corriger savamment les travaux de ses prédécesseurs. Il a des
œuvres anciennes une connaissance trop intime pour ne pas s’être
formé sur leur développement historique et leur sens profond des
idées personnelles. Son histoire de la sculpture florentine au xve siècle
est, du commencement à la fin, la défense d'une thèse qui appelle la
discussion. C’est dans l’introduction du premier volume qu’on trou-
vera cette thèse exposée le plus largement. « Nous pensons, dit
M. Reymond, que l’art du xve siècle doit surtout sa grandeur à l’in-
fluence chrétienne. L’influence de l’antiquité ne s’exerça réellement,
d’une façon prépondérante, sur l’art de la sculpture, qu’aux abords
du xvie siècle. Antérieurement à cette époque, les peuples modernes
ont créé un art profondément original, qui débute dans la seconde
moitié du xrf siècle et qui se développe sans interruption, par une
évolution logique, jusqu’à la fin du XVe siècle, créant tour à tour
ces formes d’art merveilleuses qui sont l’architecture et la sculpture
françaises du xme siècle, l’art flamand des van Eyck et le xve siècle
florentin, floraison suprême de l’art chrétien entre les mains des
peuples germano-latins. »
délia Quercia, octobre 189b; Lorenzo Ghiberti, août 1896; Bninelleschi, avril
1897.
1. Je cite, entre vingt, la façade delà chapelle Saint-Jean, dans la cathédrale
de Gênes (tome II, p. 24b).
2. Pour me borner au chapitre relatif à Donatello, j’admets, avec M. Rey-
mond, que la Sainte Cécile de la collection Wemyss, ce bas-relief charmant et
suspect, doit être rayé de l’œuvre du maître ; que les bustes d’enfants de l’église
des Vanchettoni, comme aussi le buste de Saint Jean-Baptiste à Faenza, doivent
être rendus à Desiderio, etc.