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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 22.1899

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Nr. 3
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Bertaux, Émile: Autour de Donatello, 1: une nouvelle histoire de la sculpture florentine
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https://doi.org/10.11588/diglit.24686#0268

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254

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

Donatello se trouvera très nettement divisée en deux périodes :

lre période. Collaboration de Donatello et de Nanni di Banco.
Le maître, dans les statues de la cathédrale et d’Or san Michèle, se
montre respectueux de la tradition suivie par les marbriers floren-
tins.

2e période. Sous l’influence de la sculpture du Nord (?), Dona-
tello adopte un mode nouveau de disposer et de traiter la draperie,
et, rompant avec la tradition des figures graves et impersonnelles,
il fait de ses statues autant d’études d’après nature.

De ces deux périodes la première se trouve définitivement close
dès que s’ouvre la seconde. Après 1420, Donatello n’exécutera plus
aucune œuvre qui rappelle ou le Saint Jean ou le Saint Georges, et
qui trahisse un souvenir, si lointain qu’il soit, de l’art italien du
xive siècle1. En revanche, le maître, jusqu’au dernier jour, ne cessera
de jurer « par l’amour qu’il porte à son Zuccone ». Le buste chauve
de Niccolô da Uzzano 2, rayonnant de vie dans sa laideur intelligente,
est un parent ennobli du fantoche que Donatello avait signé, tout,
fier de l’avoir fait plus hideux que nature. Le Saint Jean Baptiste
de bronze commandé pour Orvieto, en 1423, et aujourd’hui conservé
au musée de Berlin, devient le prototype d’une série de statues
hirsutes et décharnées dont les dernières, le Saint Jean de Sienne
(1457) et la Madeleine du Baptistère de Florence, sont anté-
rieures de peu d’années à la mort du maître. Mais, au moment où
Donatello exécutait en bois, en terre ou en bronze, ces statues
isolées qui rappellent, encore avec plus d’accent et d’âpreté, les
statues de marbre destinées au Campanile, le maître avait aussi
modelé une suite nombreuse de statues et de bas-reliefs qui n’ont
avec les Prophètes et le Saint Jean-Baptiste aucune ressemblance.
A supposer que nous reconnaissions une influence du Nord dans
YEzéchiel ou Y Habacuc, la retrouverons-nous de même dans les
putti de la grande Cantoria ? A côté de la deuxième manière que
nous avons reconnue, n’en faut-il pas distinguer d’autres encore?

1. C’est à peine si dans les reliefs de Padoue un ou deux détails sont des
réminiscences, non point d’Andrea Pisano, mais du vieux Giovanni. La figure
du père à genoux devant le saint, dans le tableau qui représente le Miracle de
l’Enfant, est identique'à la figure du donateur de la grande Cantoréa de Pise,
agenouillé aux pieds du Christ parmi les Évangélistes.

2. Il m’est impossible de comprendre pour quelles raisons M. Reymond veut
enlever ce buste célèbre de l’œuvre de Donatello et le rendre à un maître
inconnu du xvie siècle.
 
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