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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 22.1899

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Nr. 4
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Gauthiez, Pierre: Notes sur Bernadino Luini, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24686#0325

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308

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

Vierge Marie. Le musée de Brera n’en a pas recueilli moins de onze
fragments, provenant de la seule église délia Pace; et parmi ceux que
livrait Sainte-Marie de Brera, où Foppa précéda Luini, deux au
moins, le Père Éternel (n° 48), et la Madone avec saint Antoine et sainte
Barbe, sont capitaux; il est facile de les bien étudier, dans ce beau
musée, si clair, si hospitalier, si paisible; asile incomparable, unique,
pour cette peinture lombarde si savoureuse, d’une âpre douceur, d’une
conviction intense. Lorsque l’on veut connaître les fresques de Luini,
par exemple, Brera conserve cet avantage d’être un lieu d’étude,
excellent au point de vue technique ; pour une église à peu près claire,
comme l’on verra celle de Saronno, et qui conserve fraîches ces heurs
de la peinture ancienne, combien d’autres, comme Saint-Georges-au-
Palais, à Milan, ou le Duomo de Corne, les offrent souillées et fanées,
obscurcies par les cierges, encrassées par l’encens, la poussière et
l’humidité, dans un éclairage gâte par les remaniements ou la ruine?
Ici, elles sont en lumière, à portée, sous l’œil, sous la main.

Il y a, dans cette série sur l’histoire de la Vierge, deux ou (rois
preuves encore des premiers tâtonnements : La Présentation an
Temple et Le Prophète Habacuc éveillé par un ange sont encore dans
les tons rougeâtres, cernés et vineux. Morclli, qui ne craignit pas
d’inaugurer une méthode audacieuse, et dont les hardiesses ont fait
prime, les attribuait nettement à Gaudcnzio Ferrari, lequel a tra-
vaillé pour la même église et presque sur les mêmes épisodes ;
Luini, Ferrari, Marco d'Oggiono 1 s’étaient partagé les jolies scènes
du Nouveau Testament.

La Naissance de Marie (n° 51) montre, aussi, des incertitudes.
L’cnfanlclet est une horrible poupée, une larve sans bras, et l’on
est un peu dérouté par le vert clair du vêtement que porte une
servante empressée à présenter le lavabo. Enfin, le même couvent
de la Paix a donné (n9 13) une figure de femme conçue dans ce
singulier procédé, fréquent aux débuts de Luini, et qui rappelle
les peintures pompéiennes. C’est à ce faire qu’appartiennent la
plupart des œuvres peintes pour la villa Pelucca.

ce dernier consacré tout entier aux fragments de la cliapelle Saint-Joseph.
Voir encore ibid., p. 267.

1. « E cosi Marco Uggioni, chi in Santa Maria délia Pace fece il transilo di
Nostra Donna e le nozze di Cana Galilee. » (Vasari, Leonardo da Vinci, éd. Milanesi,
iv, p. 52). L’église Sainte-Marie-de-la-Paix appartenait à un couvent de frères
mineurs. Milanesi déclare « ignorer si ces deux peintures existent encore. » Elles
se trouvent à Brera, les Noces de Cana au n° 20, le Trépas de la Vierge au n° t5,
vestibule A et G, p. 7-8 du catalogue.
 
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