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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 22.1899

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Nr. 4
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Gauthiez, Pierre: Notes sur Bernadino Luini, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24686#0336

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NOTES SUR BERNARDINO LUINI

319

Outre la grande fresque de l’Oratoire, minée par le salpêtre et
les repeints, l’opulente collection de la Bibliothèque Ambrosienne
possède, à côté du carton de Raphaël pour Y École d'Athènes, à côté
des Bergognone resplendissants, des Léonard profonds et intenses,
plusieurs toiles de Luini, parmi lesquelles un Enfant (dit par erreur
sans doute saint Jean-Baptiste) avec l'Agneau L d’un modelé déli-
cieux ; des dessins, une grisaille de Tobie et l'Ange, bonne esquisse
pour un tableau médiocre ; et puis, Tobie et h Ange, c’est comme les
Pèlerins d'Emmaüs, un sujet épuisé par une ou deux œuvres absolues:
Tobie avec l’Ange, c’est à Florence, c’est à l’Académie des Beaux-
Arts, que la poésie surnaturelle a peint cette scène idéale, dans un
tableau qui peut se mettre à côté même de Rembrandt, et, sans
risquer de sacrilège, plus haut encore L Remarquons enfin, à l’Am-
brosienne, ces dessins, qui, rapprochés d'un autre dessin à Brera 3,
montrent ce type de la Vierge, plein de révérence et de pudeur, qui
pourra s’amollir un peu sous des influences nouvelles, mais que
Luini gardera toujours avec prédilection.

PIERRE GAUTH1EZ

(La suite prochainement.)

1. On a voulu voir dans celte œuvre une réplique de l'enfant qui se trouve
dans la Sainte Anne du Louvre (n° 59). Gomme si Luini ne montrait pas cette
formule un peu partout, (Brera. nos 35 vest. B) et ibid.. Sainte Anne, la Vierge et
l'Enfant (Alinari, n° 14564.) On sait au reste que beaucoup de critiques se sont
accordés pour attribuer la Sainte Aime à Luini. La collaboration qu’explique le
Musæum mettrait peut-être tout le monde d’accord, si l’on supposait qu’elle fut
entre Luini et le Vinci une habitude fréquente. Les Luini de l’Ambrosienne
confirmeraient puissamment cette idée, puisqu’ils appartiennent souvent aux
mêmes sujets, à la même manière que les deux grandes œuvres conservées au
Louvre, et sur lesquelles on a tant écrit. Mais, par malheur, l’enfant du tableau
de la Sainte Anne (maintenant numéroté 1598 au Louvi'l) ne ressemble nullement
à celui de l’Ambrosienne ; en outre, il n’existe plus guère; enfin, autant qu’on
peut l’apercevoir sous la poussière, les bitumes, sa joue boursouflée, ses cheveux
peints par un médiocre élève, ses chairs molles, décèlent tout au plus quelque
Melzi. Le clair-obscur est pâteux. Que l’on compare cette médiocre image avec
les enfants, vraiment divins ceux-là, qui sont dans la Vierge aux Rochers.

Discussion assez stérile, au reste: ne suffit-il pas que ces deux merveilles
existent; n’est-ce pas tout l’essentiel?

Cf. Milanesi, Vie de Léonard. Commentaire (partie 1), p. 59. Des peintures
authentiques de Léonard, etc., t. IV, p. 58-59.

2. Salle II du Botticelli, n° 84. Cf. Guida délia Galleria antica e moderna, da
E. Pieraccini. Florence, 1893, p. 51.

3. Non numéroté. Galerie F, entre les nos 13 et 14.
 
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