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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 22.1899

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Hymans, Henri: Antoine van Dyck et l'exposition de ses œuvres à Anvers à l'occasion du troisième centenaire de sa naissance, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24686#0340

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322

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

concurrence ; détrôner Rubens eût été bien difficile, pour ne pas dire
impossible, et l’heure du travail en commun était passée.

La position de van Dyck, à ce moment, dut être fort difficile et
sans doute explique-t-elle de sa part la préférence donnée au portrait.
Toutefois, les circonstances le servirent à merveille et il est remar-
quable que précisément de celte époque datent les plus développées
de ses pages religieuses. Le public leur fait, à Anvers, un médiocre
accueil, et force est de dire qu’elles tiennent à l’exposition un rang
effacé. Des raisons nombreuses tendent à expliquer cette défaveur ;
la principale est peut-être leur rapprochement même. Le temps, du
reste, les a peu respectées. Notons aussi que, par la force des choses,
van Dyck entre ici en parallèle avec Rubens, et dans cette lutte à
armes courtoises il ne saurait l’emporter. Au bout du compte, les
formules sont pareilles de part et d’autre, et, pour van Dyck, absence
d’originalité ; mieux encore : absence d’émotion.

Pourtant, il faut le dire, des pages telles que l'Extase de saint
Augustin (église des Augustins, à Anvers ; grisaille admirable, à
lord Northbrook), sont des créations de premier ordre, tout comme
le Christ en croix, avec saint Dominique et sainte Catherine de Sienne
(musée d’Anvers), peint pour décorer le tombeau du père de van
Dyck : ne patris sui manibus terra gravis esset. La forme est irré-
prochable, le saint puissant et doux, la sainte d’émotion vraie et
contenue ; l’école flamande a laissé dans ce genre peu de morceaux
de pareille valeur ; seulement il ne faut pas les voir en présence
des sujets similaires à Tcrmonde et à Gand, pas plus qu’il ne convient
de juger l'Erection de la Croix de Cour Irai, les yen x encore pleins
du souvenir du fougueux triptyque de Rubens, à Notre-Dame, non
plus que le Christ entre les larrons, de la collégiale de Malines, à deux
pas du Coup de lance du musée d’Anvers. Reynolds, qui s’y connais-
sait, était d’avis que le Crucifiement de Malines devait compter parmi
les plus beaux tableaux du monde.

Le séjour prolongé de Rubens en Espagne et en Angleterre,
précisément à l’époque où virent le jour les grandes pages reli-
gieuses de son élève, ont nécessairement procuré à celui-ci maintes
occasions d’utiliser son pinceau dans un genre qu’avait mono-
polisé l’auteur de la Descente de Croix ; comme portraitiste, il
régnait sans partage. A le considérer dans l’ensemble de son
œuvre, c’est entre les effigies de cette époque que se rangent les
plus parfaites productions de son pinceau. L’exposition nous en
montre plusieurs qui, sans appartenir à la série des plus célèbres,
 
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