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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 22.1899

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Nr. 5
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Merson, Olivier: À propos de quelques grandes œuvres disparues de Charles le Brun
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https://doi.org/10.11588/diglit.24686#0380

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

priation de style, si Le Brun se laissa conduire par ses principes
habituels, il est aisé, pourtant, de dégager une tendance vers un but
plus élevé que de coutume, une puissance d’allure, un essor qu’on
peut louer sans avoir à tenir compte du goût et des entraînements
de l’époque, à considérer seulement l’œuvre en elle-même et les con-
ditions générales de l’art1.

D’autres peintures accompagnaient cette belle coupole. C’étaient
des Patriarches dans les limbes et des sujets de la vie de saint Jean-
Baptiste. Ils n’ont été conservés ni gravés. On n’en connaît pas de
description non plus. Mlle de Saint-André, elle-même, s’est tue à
leur égard. Il est permis de supposer que la coupole était seule
achevée en 1676, lorsque le poème de « l’illustre Sapho du temps »
fut écrit et publié.

III

Mais, en conduisant les travaux de la résidence de Colbert, le
vigilant Le Brun ne laissait pas de s’occuper de la décoration de
Versailles et arrêtait pour l’escalier des Ambassadeurs un des
plus beaux projets qui ait été proposés à sa féconde imagination.

Sous Louis XIV, la cour du château de Versailles se divisait en
deux parties : une avant-cour, dénommée plus tard la cour des
Ministres, — elle occupait l’espace compris actuellement entre la
place d’Armes et la traversée de la rue des Béservoirs, — et la cour
proprement dite, la cour Royale. La grille de séparation des deux
cours a disparu ; la porte s’ouvrait où se dresse aujourd'hui, sur un
haut piédestal, la statue équestre de Louis le Grand. L’emplacement
de la cour Royale, comportant trois largeurs différentes, la façade du
château subit deux rétrécissements. Le dernier, espèce de sanctuaire
qu’un emmarchement rend inaccessible aux voitures, a reçu de la
matière de son dallage le nom de cour de Marbre2. C’est dans

1. Le musée de Nantes possède une petite copie de la coupole de Sceaux
qui semble avoir été faite pour la gravure d’Audran, dont elle a exactement les
dimensions. Donnée par l’État en 1809, elle provenait d’une église de Paris.
(Olivier Merson, Histoire et description du musée de Nantes.) Cette copie doit être
celle portée à l’inventaire des tableaux et dessins trouvés aux Gobelins après le
décès de Le Brun. La concordance des dimensions corrobore cette supposition.
Elle aurait, alors, été peinte par Verdier. (V. Nouvelles Archives de l'Art fran-
çais, 2e série, t. IV.)

2. Le sol de cette cour était plus élevé au temps de Louis XIV; sous Louis-
Philippe, on le baissa de plus d’un mètre.
 
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