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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 22.1899

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Nr. 5
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Müntz, Eugène: À travers la Souabe, 2: Stuttgart - Ulm - Blaubeuren - Sigmaringen; notes d'art et d'archéologie
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https://doi.org/10.11588/diglit.24686#0390

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

en-Brisgau ! Quant à l’ornementation sculptée (statues des tympans
du grand portail et des tympans latéraux), elle provient, affirme-
t-on, d’une église plus ancienne! Constatons que les statues du
portail principal sont d’un style facile et relativement correct.

Seules, les portes extérieures, commencées en 1615 —j’en ai
compté cinq paires, d'un dessin sensiblement différent, — nous
arrêteront un instant : elles offrent la dernière manifestation d’art
dans cette ville et, quoique du xvn° siècle, respirent encore l’esprit
de la Renaissance. L’ornementation, composée de termes, de mas-
carons, de colonnettes et de pilastres, est cossue et régulière. Les
figures, par contre, choquent par leur rudesse. De même la ferron-
nerie est des plus primitives. Les portes latérales, garnies d’orne-
ments sculptés — obélisques, colonnes fleuronnées, etc. — méritent
plus d’éloges : elles ne manquent pas de finesse.

Mais franchissons le seuil du sanctuaire. L’intérieur, vaste et
clair, paraît nu, malgré la profusion des armoiries, des écussons
et des peintures murales récemment mises au jour.

Notre première visite sera pour les stalles, qui perpétuent, à
travers les siècles, le nom du maître huchier Georges Syrlin, le
glorieux créateur de ce splendide ensemble.

Les historiens de la sculpture allemande, depuis Lübke jusqu’à
notre éminent collaborateur M. Bode, se sont montrés sobres de
détails sur la biographie de Georges Syrlin1. Nous savons seule-
ment, par la monographie déjà ancienne de Maucli et Gruneisen,
que la famille Syrlin ou Sürlen acquit le droit de cité à Ulm en 1427 ;
elle comptait dès lors des charpentiers-sculpteurs.

Le nom de Georges Syrlin paraît en 1458 et disparaît en 1512.
Syrlin le vieux semble être mort en 1491. Quant à Syrlin le jeune,
il aurait exécuté le couvercle de la chaire, le « Dreistuhl » dans la
« Neithart Kapellc », les stalles de Blaubeuren et de Geislingen. La

1. Je suis heureux de constater ici que c’est à deux de nos compatriotes
qu’appartient l’honneur d’avoir apprécié les premiers les stalles d’Ulm. Dès 1842,
Michelet leur consacrait une description enthousiaste; en 1849 (il y a donc juste
un demi-siècle), Didron, qui connaissait sibienles monuments de la vieille Alle-
magne, les commentait, à son tour, minutieusement dans les Annales archéolo-
giques (t. IX, p. 131-143). On est frappé, par contre, de l’indifférence de nos
voisins pour ce chef-d’œuvre, qui semble n’avoir jamais été reproduit intégra-
lement par la photographie (du moins en ai-je vainement cherché chez les
libraires d’Ulm une reproduction complète) et qui n’est même pas représenté, ne
fût-ce que par une gravure, dans YHistoire de la Sculpture allemande de M. Bode.
 
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