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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 22.1899

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Nr. 5
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Dilke, Emilia Francis Strong: Chardin et ses œuvres à Potsdam et à Stockholm, 3
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https://doi.org/10.11588/diglit.24686#0412

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CHARDIN A POTSDAM ET A STOCKHOLM

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par commission ; sans compter, en effet, la répétition du tableau
qui appartenait à la reine douairière de Suède et la Femme qui
revient du marché, exposée en 1769, il passe pour avoir possédé au
moins cinq autres échantillons du savoir de Chardin. Laurent Cars
et les autres graveurs en achetèrent naturellement aussi, dans le
but de les graver et de les vendre, et, si l’on en juge par une indi-
cation que Wille nous donne dans son journal, Chardin, dont les
prix furent toujours modestes, traita ses confrères avec un désin-
téressement tout spécial1 : « J’ay acheté — dit Wille, le 14 août 1760,
— deux petits tableaux de M. Chardin ; sur l’un il y a un chaudron
et un poêlon et autres très bien faits, 36 liv.; c’est bon marché,
aussi me les a-t-on cédés par amitié. »

Un tel prix, pour un de ces sujets que Chardin jetait sur ses
toiles les plus petites, nous semble absurde aujourd’hui ; mais il est
certain que, soit modestie de sa part, soit parce que le public se
fatiguait de répétitions trop fréquentes du même sujet, jamais,
même à l’apogée de sa réputation 2, il n’exigea des prix élevés.
Mariette donne 1.800 livres comme étant la somme payée pour
La Mère laborieuse ; mais Haillet de Couronne dit que les 1.800
livres payées par le roi pour la Serinette ou la Dame variant ses
amusements furent le plus haut paiement que reçut jamais l’artiste3.
Le prix de chacun de ses dessus de porte pour Choisy et Bellevuc
avait été fixé, en 1767, à 800 livres. Quatre ans plus tard, poussé par
un remords secret, Cochin sut persuader Marigny qu’il fallait porter
le contrat à 10.000 livres. Cependant, Chardin ne recevait avec cette
gratification que le prix ordinaire des dessus de porte de « ches le

1. Pour montrer la largeur du goût de Chardin lui-même, notons qu’il pos-
sédait des œuvres de De Troy père, de Vanloo, de Boucher et de Fragonard (cata-
logue de la vente Chardin, 6 mars 1780). La preuve de ses relations amicales avec
La Tour se trouve dans les Procès-verbaux de l'Académie : quand Chardin résigna,
le 30 juillet 1774, les fonctions de trésorier, il est rapporté que « M. Chardin
sera flatté si l’Académie avoit agréable de lui permettre de placer dans l’Acadé-
mie son portrait peint en pastel par M. de La Tour ».

2. Sa popularité en Angleterre peut être inférée du fait que la gravure de
Lépicié, d’après Les Châteaux de cartes, fut distribuée avec l’inscription : Donné
gratis aux acheteurs du British Magazine pour janvier 1762.

3. Archives Nationales, Of2244, 346L Ce tableau fut probablement peint pour
Mme qe Pompadour ; il passa dans la collection de M. de Marigny. Gravé par
Laurent Cars dans son Cabinet. Vendu à la vente de Morny, en mauvais état.
(V. de Concourt, Op. cit., t. I, p. 93. Voir aussi les articles de M. Engerand,
Chronique des Arts, 2 mai et 4 août 1896.)
 
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