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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 22.1899

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Nr. 6
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Portalis, Roger: Claude Hoin
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https://doi.org/10.11588/diglit.24686#0465

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442

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

au collectionneur Laperlier, au marquis de Chennevières pour ses
monographies de peintres provinciaux, aux frères Goncourt enfin,
dont le goût très sûr, servi par une plume recherchée, a remis
au point, dans des études documentées, tant d’artistes dédaignés.
La troupe des amateurs s’est ruée avec un remarquable ensemble
à leur suite, pour la conquête du xvme siècle ; la mode s’en est mêlée,
mais on doit reconnaître cette fois qu'ils sont sur la bonne voie,
car il est difficile de rêver, pour nos intérieurs modernes, œuvres
d’un coloris plus séduisant et se mariant mieux aux claires boise-
ries, dessins plus gracieux
au bistre ou à la sanguine,
gouaches plus délicates,
pastels plus souriants :
c’est de la lleur d’esprit
français.

Parmi ces intéressants
oubliés, Claude lloin est
l’un de ceux dont la fortune
aura été la plus rapide. Tel
un astronome fouille le ciel
de son télescope pour y
découvrir une planète nou-
velle, tel l’amateur moderne
explore les cartons de des-
sins à la recherche d’un
maître ignoré. Ce sera l’hon-
neur d’Edmond de Goncourt d’avoir retrouvé cet astre éclipsé, bril-
lant alors d’un éclat plutôt discret. N’a-t-il pas raconté, dans la
Maison d’un artiste, que Claude IToin, « complètement sombré» —
c’est son mot, — inspirait aux experts une telle défiance de l’inconnu
de son nom, qu’à la vente Tondu ils présentaient ses gouaches,
signées en toutes lettres, en les attribuant à Fragonard !

Depuis, quelques morceaux précieux ont figuré dans les ventes,
où son talent délicat s’est fait apprécier ; ses gouaches, ses pastels,
ses paysages, ses miniatures ont achevé de ramener sur lui l’atten-
tion des amateurs et de le faire classer à la tête de ces artistes char-
mants, tout imprégnés de la rare ambiance d’un moment unique
dans l'histoire de l’art.

Le 25 juin 1750, Claude1 naissait à Dijon, de Jean-Jacques Hoin,
1. «Le vingt-cinq juin 1750 fut baptisé, né le même jour, Claude ûls de

CLAUDE II OIN, PAR LUI-MÊME
Dessin au crayon. (Collection de M. Paul Royer-Collard.)
 
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