Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 22.1899

DOI Heft:
Nr. 6
DOI Artikel:
Portalis, Roger: Claude Hoin
DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.24686#0469

DWork-Logo
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
446

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

compliqué et bien faible encore d’exécution. Bientôt il quitte sa
ville et ses camarades, Bénigne Gagneraux, Marlet, Ramey, Mon-
nier et autres, pour aller à Paris se perfectionner dans le genre qu’il
a choisi.

A quelle époque se place ce départ ? En 1772 ou 1773, semble-
t-il, après la mort de son père, car le 10 avril 1774 se marie son
frère aîné François Idoin, docteur en médecine et maître en chi-
rurgie, et Claude y brille par son absence. Son frère cadet Louis-
Bénigne, étudiant en droit, figure sans lui parmi les parents, témoins
et amis, le marquis de Longecour, messire Boubier marquis de
Versai lieux et Raviot vicomte mayeur de Dijon,, relatés au contrat de
mariage que nous avons eu sous les yeux. Recommandé par Devosge,
le jeune Hoin, qui a, d’ailleurs, de la famille à Paris, va tout droit
demander des conseils à son illustre compatriote bourguignon, le
peintre Greuze.

Greuze était alors l'idole des amateurs. Le sentiment profond de
ses tableaux — « de la morale en images », a-t-on dit, ■—• l’expression
charmante des têtes écloses sous son pinceau, leur harmonieux
coloris, excitaient l’enthousiasme. Le temps était loin où l’enfant de
Tournus avait besoin d’un protecteur, alors que de La Live exposait
chez lui son tableau du Père de famille. Les premiers amateurs,
Randon de Boisset, Blondel d’Azincourt, le chevalier Damery, le
marquis de Ménars, le duc de Choiseul, tenaient à le faire figurer
dans leurs galeries. Les meilleurs graveurs, Laurent Cars, Lebas,
Flipart, se disputaient l’honneur de l’interpréter. 11 s’associait même
à Massard pour l’exécution de ses planches et signait avec lui les
épreuves de La Crache cassée.

Quel précieux moment pour un jeune artiste, quel atelier plus
instructif et de meilleur exemple? Le jeune Hoin, il est vrai, va
respirer l’atmosphère de la séduisante Babuty, la peu vertueuse
Mme Greuze, très secourable aux élèves de son époux ; témoin de ses
faiblesses et des accès de jalousie de son maître, il a du moins
vécu quelque temps de la vie du génial artiste, il l’a vu travailler à
certains de ses beaux portraits et en conservera la forte empreinte.
Pour rendre mieux les délicatesses de sa touche, il copiera même
ses têtes de jeunes filles, comme le prouve une lettre écrite à
Devosge et reproduite plus loin.

Sa première œuvre à nous connue ne paraît pas cependant avoir
subi cette influence : c’est la gouache exécutée A la mémoire de Le-
gouz de Gerland, que conserve précieusement l’Académie de Dijon.
 
Annotationen