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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 22.1899

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Nr. 6
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Migeon, Gaston: Les cuivres arabes, 1, Le vase Barberini au Louvre
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https://doi.org/10.11588/diglit.24686#0487

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LES CUIVRES ARABES

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L’épigraphie orientale a donc été ici l’auxiliaire la plus précieuse de
l'archéologie, pour étudier une forme d’art qui s’étend sur plusieurs
siècles et sur plusieurs régions de l’Orient musulman et pour contri-
buer à éclairer l’histoire de ces civilisations par l’étude de leurs
monuments.

Cette série n’existait pour ainsi dire pas au musée du Louvre
jusqu’à ces dix dernières années, puisqu’on n'y pouvait voir qu’un
seul cuivre arabe, peut-être, il est vrai, le plus important qui fût
connu : le grand bassin célèbre sous le nom de Baptistère de saint
Louis. Depuis lors, le Louvre a cherché à rattraper le temps perdu,
et si la collection ne peut et ne pourra sans doute jamais lutter
d’importance, comme nombre, avec celles du Kensington Muséum
et du British Muséum, il a cherché du moins, et souvent, grâce à la
générosité de Mme la marquise Arconati-Visconti, a réussi à grouper
quelques objets caractéristiques qui pussent permettre de suivre le
dévcloppemenl de cet art en Orient.

Au mois de juin dernier, un monument capital venait enrichir
le Louvre d’une façon tout imprévue. C’était un vase d’une dimen-
sion inusitée parmi les cuivres arabes (0m45 de hauteur), dans un
état de conservation surprenant, et n’ayant pour ainsi dire perdu
aucune parcelle des inscrustations d’argent dont il est couvert.
Apporté en Italie au xvu° siècle et offert au pape Barberini
(Urbain VIII), sans doute par des pèlerins revenant de Terre sainte,
il n’était plus jamais sorti du palais de la famille Barberini, à Rome ;
et chaque année était venue, depuis cette époque, mordre ses inscri-
ptions d’argent d’une oxydation lente, mais sûre.

Cinq frises d’inscriptions, l’une en caractères kouliiques, les
autres en caractères neskys, le décorent : deux d’entre elles répètent
des formules de souhaits déjà exprimés :

« Gloire à notre seigneur El Malek el Nasser » [le roi victorieux).

« Gloire éternelle, fortune complète, triomphe, durée, courage,
tranquillité, misèricode, victoire sur ses ennemis, santé éternelle au
possesseur. »

(( Gloire ci notre souverain Empereur, roi très grand, roi défen-
seur et sage, juste, protecteur, vainqueur, triomphateur, courageux
et intrépide soldat, El Malek el Nasser, soutien de l’Islam et des
Musulmans, défenseur de la vérité, par ses actes, soutien de la justice
dans le monde, Ahul Mozhciffer Yusuf, fils du sultan El Malek el
Aziz. »

Sous le vase, et gravée dans la planche de cuivre, au poinçon,
 
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