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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 22.1899

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Nr. 6
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Renan, Ary: Gustave Moreau, 6
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https://doi.org/10.11588/diglit.24686#0516

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

profanes pour le ramener vers les scènes de religion chrétiennes U
On peut supposer qu’il y trouvait un repos salutaire et que son
ardente imagination se détendait doucement dans l’onction des
Livres saints ; telle est, du moins, l’impression qui se dégage des
œuvres fort belles où il a peint le drame chrétien, œuvres sobres,
œuvres pour ainsi dire canoniques et d’une singulière limpidité.

C’est délibérément, croyons-nous, que, dans cette série, le
penseur, le poète et le peintre se sont subordonnés à la tradition, à

LE CHRIST AU PIED DE LA CROIX, PAR G. MOREAU
(Musée du Luxembourg.)

l’iconographie consacrées, avec une sorte de modestie et d’effacement
touchants. La foi de l'homme dut imposer des réserves sévères an
caprice inné de l’artiste; après avoir enrichi la légende biblique elle-
même d’ornements parasites, le premier fit taire chez le second les
suggestions pittoresques. Rien qui offusque la convention orthodoxe;
rien qui ressorte du principe de la Richesse nécessaire ou rappelle
la fascination de l’Orient. Le symbolisme chrétien est, d’ailleurs,
universellement divulgué ; il ne nécessite aucune paraphrase et ne
saurait guère être rehaussé.

1. Vers 1862, Gustave Moreau exécutait pour l’église d’une petite ville de
l’Aveyron un Chemin de Croix composé de quatorze pièces. (V. Chronique des Arts,
5 février 1899, p. 43.)
 
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