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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 28.1902

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Nr. 2
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Schnerb, Jacques Félix: Paul Flandrin: artistes contemporains
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https://doi.org/10.11588/diglit.24810#0129

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11G

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

David. Il fonda une école qui compta parmi ses représentants Victor
Bertin, d’Aligny, Louis Cabat, Desgoffe, Edouard Bertin, et qui,
contemporaine de l’école de 1830, persévéra jusqu’au milieu du
xixc siècle dans la tradition dite « classique ». Un de ses derniers
survivants, Paul Flandrin, vient de s’éteindre à l'âge de 91 ans1.
Il importait, avant de parler de son œuvre, de rappeler dans quel
milieu il avait été produit, sans que ces préoccupations chrono-
logiques puissent nous empêcher d’en goûter le charme propre.

Né à Lyon le 28 mai 1811, et plus jeune de deux ans que son
frère Hippolyte, Paul Flandrin passa les sept premières années de
son enfance dans les montagnes du Bugey, où il fut mis en nourrice.
De retour au milieu des siens, son plus cher passe-temps était de
crayonner des scènes militaires, en compagnie de son frère, et de
découper des soldats en papier. Le sculpteur Foyatier, auquel on
montra ces essais, y trouva des dons qui valaient d’être développés
et, sur ses conseils, on se décidait à confier les deux enfants d’ahord
à Magnin et à Legendre-IIérald, puis à Duclaux, peintre de paysage
et d’animaux, qui leur donna le goût du dessin d’après nature.
Aux beaux jours, les jeunes élèves s’en allaient souvent travailler
dans les environs de Lyon, qui furent ainsi — enviables débuts!
— leur premier atelier.

A l’âge de seize ans, Paul Flandrin entrait à l’Ecole des Beaux-
Arts de Lyon, ou il recevait les leçons de Révoil, plus académiques
sans doute que celles de Duclaux. En 1829, Hippolyte, sur le conseil
de ses maîtres, se rendait à Paris pour suivre les cours de l’Ecole
des Beaux-Arts. Paul accompagnait son frère. Ils partirent à pied,
plus riches d’espérances que de bagages, mais rendus forts par leur
ardeur au travail et par une étroite amitié, grâce à laquelle ils purent
supporter avec courage les privations qui les attendaient dans
leur petite chambre de la rue Mazarine. Leur intention, en venant à
Paris, était de suivre les leçons d’Ilersent ; mais un de leurs compa-
triotes les décidait à entrer dans l’atelier d’Ingres. Paul interrompait
ses studieuses excursions à la campagne et ne dessinait que d’après
le modèle vivant. Il concourut pourtant à l’Ecole pour le prix de
paysage et remporta, en 1832, la première médaille. La même année,
Hippolyte obtenait le grand prix pour la peinture d’histoire et par-
tait pour la villa Médicis. Son frère, qui se plaisait lui-même à se
dire l’ombre portée de son aîné, supportait avec peine la séparation,
et, l’année suivante, il arrivait à Rome. Sans être élève de l’Aca-
Le 8 mars 1902.
 
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