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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 39.1908

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Nr. 1
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Jardé, Auguste: Délos: une Pompéi hellénique
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https://doi.org/10.11588/diglit.24866#0014

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

Au sud, un groupe d’édifices publics sépare le sanctuaire de la
ville. De la place, que la confrérie des Compétaliastes avait ornée de
bases, d’autels et d'un petit édifice circulaire, part une voie sacrée
tout encombrée de statues et d’offrandes. Elle se dirige vers les
Propylées entre deux portiques parallèles : celui qu’éleva Philippe
de Macédoine et auquel on accola plus tard une autre colonnade
tournée vers la mer, et celui qu’on appelle, faute de mieux, le Petit
Portique, et qu’on aimerait à attribuer aux Attales. Au delà s’étend
vers l’est l’Agora Tétragone, limitée de deux cotés par un portique
coudé. De ces portiques, les uns sont de simples promenoirs, les
autres sont aménagés pour le commerce et contiennent une rangée
de boutiques ouvrant sur la galerie extérieure. Tous appartiennent
au dorique abâtardi de l’époque hellénistique, avec des colonnes
minces, un chapiteau peu saillant, à l’échine presque droite, un
entablement léger. Le portique de l’Agora Tétragone unit à une frise
dorique une architrave et une corniche ioniques, comme certains
portiques de Priène et de Milet; une autre particularité plus curieuse
est celle que présente le portique élevé par Antigone dans le sanc-
tuaire, où aux triglyphes sont accolées des têtes de taureaux.

Tandis qu’à l’est la ville n’était séparée du sanctuaire que par
une rue, au nord comme au sud s’élevaient de grands édifices
publics. Là, les commerçants italiens, que réunissait en une confrérie
religieuse le culte latin de Mercure, avaient enclos de portiques une
vaste place quadrangulaire, contiguë au lac sacré. Peu à peu l’édifice
avait été complété et décoré par la munificence des Hermaïstes :
tandis que les uns faisaient construire des salles de bains, d’autres
ornaient le portique de mosaïques et de statues. De l’agora italienne
proviennent quelques-unes des meilleures sculptures trouvées à
Délos, comme la statue de G. Ofellius, habile adaptation romaine
de Y Hermès de Praxitèle, et surtout celle d’un Gaulois blessé, qui
témoigne d’une habileté consommée, et, par le mou vement, la fougue,
rappelle l’école de Pergame1.

Un peu plus loin, une autre confrérie de marchands étrangers, les
Posidoniastes de Beyrouth, s’était fait construire des locaux : cour
entourée de colonnades, salle de réunion, chapelle où au culte
du dieu national était joint celui de la déesse Roma. Cette région a
été, elle aussi, fertile en trouvailles intéressantes : tandis que d’une
maison voisine sortait la meilleure réplique que nous possédions du

). Bulletin de Correspondance hellénique, t. V (1881), p. 390; t. XIII (1889), p. 113.
 
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