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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 39.1908

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Nr. 1
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Reymond, Marcel: L' architecture des tombeaux des Médicis
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https://doi.org/10.11588/diglit.24866#0025

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18

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

statues complémentaires. H y a là un vice de conception qui ne peut
permettre aucune solution satisfaisante.

Les statues couchées et le sarcophage sur lequel elles reposent
forment un ensemble non moins répréhensible : les statues sont trop
grandes et paraissent comme entreposées sur les lignes inclinées d’un
support trop petit qu’elles débordent de tous les cotés et qu’elles
écrasent. Ces défauts, un peu moins visibles dans VAurore et le
Crépuscule, qui sont réellement étendus sur le sarcophage, sautent
aux yeux si l’on regarde le Jour et la Nuit. Ces statues sont comme
suspendues en l’air; elles ne touchent au sarcophage ni par les bras
ni par les jambes, et ne lui sont reliées que par une sorte de
gangue sans laquelle on n’imagine pas qu’elles puissent être mainte-
nues dans cet étrange équilibre.

Non seulement le sarcophage est trop petit, trop grêle, mais il est
trop haut : évidemment, il manque à tout cela une base, quelque
chose qui empêcherait les supports de ce sarcophage de ressembler
à des échasses.

La partie architecturale sur laquelle se détachent les statues cou-
chées est d’un aspect trop tourmenté. Il est impossible de supposer
qu’un grand artiste ait pu volontairement préparer cette corniche à
forts reliefs pour servir de fond aux têtes de ses personnages. Il
fallait de toute nécessité une surface calme et unie, et non des sail-
lies et des raies d’ombre et de lumière. Et il fallait aussi mettre
quelque distance entre les ligures allégoriques et celle du Prince et
ne pas les rapprocher d’une manière aussi confuse.

Enfin, le sommet du monument parait être la partie la plus
défectueuse. Que signifient ces longs pilastres accouplés qui ne
portent rien, ou plutôt qui portent une espèce de petite base qui, à
son tour, ne pourrait se justifier que si elle portait quelque chose?
Le monument vient se heurter et comme se briser contre la grande
corniche qui fait le tour de la sacristie. 11 semble qu’il ait été déca-
pité, qu’il ait perdu toute la partie terminale qui devait le couronner,
afin de pouvoir se loger dans une place plus petite que celle en vue
de laquelle il avait été primitivement projeté.

Il

Heureusement, nous possédons un certain nombre de croquis
faits par Michel-Ange pour ces tombeaux, et leur étude va nous
prouver qu’il avait tout d’abord conçu des projets bien différents de
 
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