Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 39.1908)

ALBERT BELLEROCHE

77

Au point actuel où son effort l’a conduit et d’après les portraits
de Mlle Clifton et de MUe Gildys qui parurent aux derniers Salons, il
semble bien que, depuis la série héroïque des effigies d’Eugène
Carrière, personne ne se soit ainsi dépensé à faire de la litho-
graphie l’égale, la rivale du tableau pour le sens, le format et
l’effet. En réglant à souhait les valeurs, la distribution de la lu-
mière permet que, hors du portefeuille et vues de loin, ces estampes
contentent le regard et « se tiennent » ; c’est que le peintre-litho-
graphe a su se constituer une palette admirablement graduée, allant
du noir velouté, profond, au gris fin, léger, blond, vaporeux, argenté ;
c’est que, fort de sa science, il peut exprimer à sa guise la nuit des
ténèbres, la clarté joyeuse, le vague de l’enveloppe; c’est enfin qu’à
une époque de scepticisme et de contrainte, M. Alberl Bellcroche
prouve, par un œuvre où les heureuses fortunes abondent, la riche
expansion d’un talent plein de sève et l’ingénuité d’un art pratiqué
avec amour.

ROGER MARX

ETUDE

lithographie originale

DE M. A. BELLEROCHE