DOI Heft:
Nr. 2
DOI Artikel:Gayet, Albert: Les portraits d'Antinoe͏̈
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LES PORTRAITS D’ANTINOE
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comme auparavant. Qu’elle vint à être détruite, et cette fois, une
mort définitive l’atteignait, qui du même coup entraînait celle de
l’âme, car rien n’était changé au passé; il n’y avait qu’un élément
de plus, venant compliquer la créature. Gela explique le soin
pris d’embaumer les cadavres, et les précautions apportées dans
les dispositions des sépultures, afin d’assurer leur conservation
indéfinie. De fait, on y est parvenu. Pourtant elles pouvaient être
détruites accidentellement, être profanées. C’est alors que l’esprit
subtil des théosophes ima-
gina qu’au support réel il
était possible d’en substi-
tuer de fictifs, à condition,
toutefois, qu’ils fussent à
la ressemblance du mort,
afin que le Double pût s’y
infuser, comme aupara-
vant. Une image qui n’eût
point reproduit rigoureu-
sement les traits n’eût même
pas été par lui reconnue.
Gela explique le réalisme
des portraits pharaoniques,
le rendu des signes caracté-
ristiques, des particularités
d’ajustement et de coiffure.
La dégénérescence en est
facile à suivre, à la trace, à masque funéraire en plâtre peint
TROUVÉ A A N TI N O É
l’époque de la domination
gréco-romaine et jusqu’aux temps de Byzance, dans le répertoire
chrétien.
Sous les Ptolémées, le fait s’était produit tout naturellement, la
conquête d’Alexandre n’ayant modifié en rien l’état de choses exis-
tant à son arrivée. Bien plus, le nouveau maître avait prétendu à la
lignée des dieux du pays, et s’était fait reconnaître comme le fils
du Soleil, le fils de Ra. De ce fait, il était devenu le chef suprême
de la religion; ses successeurs l’avaient imité; ils en avaient été
les souverains pontifes. Les Grecs, venus à leur suite, s’étaient assi-
milé ces doctrines ; et, curiosité d’une part, hésitation de leurs
croyances de l’autre, s’étaient fait initier aux mystères, ou tout
au moins en avaient adopté les formules extérieures, jusques et y
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comme auparavant. Qu’elle vint à être détruite, et cette fois, une
mort définitive l’atteignait, qui du même coup entraînait celle de
l’âme, car rien n’était changé au passé; il n’y avait qu’un élément
de plus, venant compliquer la créature. Gela explique le soin
pris d’embaumer les cadavres, et les précautions apportées dans
les dispositions des sépultures, afin d’assurer leur conservation
indéfinie. De fait, on y est parvenu. Pourtant elles pouvaient être
détruites accidentellement, être profanées. C’est alors que l’esprit
subtil des théosophes ima-
gina qu’au support réel il
était possible d’en substi-
tuer de fictifs, à condition,
toutefois, qu’ils fussent à
la ressemblance du mort,
afin que le Double pût s’y
infuser, comme aupara-
vant. Une image qui n’eût
point reproduit rigoureu-
sement les traits n’eût même
pas été par lui reconnue.
Gela explique le réalisme
des portraits pharaoniques,
le rendu des signes caracté-
ristiques, des particularités
d’ajustement et de coiffure.
La dégénérescence en est
facile à suivre, à la trace, à masque funéraire en plâtre peint
TROUVÉ A A N TI N O É
l’époque de la domination
gréco-romaine et jusqu’aux temps de Byzance, dans le répertoire
chrétien.
Sous les Ptolémées, le fait s’était produit tout naturellement, la
conquête d’Alexandre n’ayant modifié en rien l’état de choses exis-
tant à son arrivée. Bien plus, le nouveau maître avait prétendu à la
lignée des dieux du pays, et s’était fait reconnaître comme le fils
du Soleil, le fils de Ra. De ce fait, il était devenu le chef suprême
de la religion; ses successeurs l’avaient imité; ils en avaient été
les souverains pontifes. Les Grecs, venus à leur suite, s’étaient assi-
milé ces doctrines ; et, curiosité d’une part, hésitation de leurs
croyances de l’autre, s’étaient fait initier aux mystères, ou tout
au moins en avaient adopté les formules extérieures, jusques et y