DOI Heft:
Nr. 2
DOI Artikel:Ciolkowski: Exposition d'art chrétien à Aix-la-Chapelle
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.24866#0189
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
parcouru. L’expression est plus raffinée et la grâce impeccable, les plis n’ont
plus rien de gothique. La Renaissance va son chemin, et l’on peut désormais
prévoir le sens de l’art moderne.
Mais le but de cette exposition n’était pas seu-
lement de montrer par des exemples choisis com-
bien l'ancien sentiment religieux avait favorisé le
développement des arts, et ce serait atténuer le
sens que les organisateurs ont prétendu lui donner
que d’oublier la section d’art religieux moderne.
Les organisateurs ont espéré que les ouvriers d’art
religieux, mis en présence de ce que l’art ancien a
produit de plus beau, sauraient voir combien la copie
servile, et pour ainsi dire mécanique, est pauvre,
qu’ils comprendraient que le passé doit être pris
comme exemple dans ses principes et non dans ses
applications, et qu’à ces seules conditions, un art
religieux moderne est possible.
L’Allemagne, l’Angleterre, la Hollande et la
France avaient contribué à cette partie de l'exposi-
tion, et leur ensemble permettait de fonder les plus
légitimes espoirs sur une renaissance de l’art chré-
tien capable de s’adapter à l’expression plastique
que notre époque nécessite.
Deux des principales villes d’art moderne
allemandes étaient représentées : Düsseldorf et
Crefeld.
Le professeur Peter Behrens, qui dirige l'École
d’art appliqué de Düsseldorf, avait exposé dans une
salle spéciale les travaux de ses élèves. On y trouvait
un développement fidèle des théories de M. Peter
Behrens, dont le style se distingue par une auda-
cieuse simplicité, tout l’intérêt résidant dans les
grandes lignes d’ensemble. Quelques décors géomé-
triques coupent de place en place leur monotonie,
et les peintures murales sont traitées en tons purs
pointillés.
Le mouvement décoratif moderne s'est développé
à Crefeld par les soins de M. Denecken, directeur
du musée. C’est par ses soins qu’une école d’art ap-
pliqué a été ouverte dans cette ville. Elle est devenue
rapidement intéressante, grâce au principe d’indé-
pendance que son directeur M. Wollbrand, a toujours observé.
Parmi les productions de cette école, il faut citer certains ouvrages en fer,
tels que candélabres et appliques, traités avec une énergique sobriété, ainsi que
différents travaux en cuir et en bois.
SAINTE ÉLISABETH
STATUE EN BOIS SCULPTÉ
ÉCOLE DE NUREMBERG
COMMENCEMENT
DU XVIe SIÈCLE
(Musëe Suermondt, Aix-la-Chapelle.)
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
parcouru. L’expression est plus raffinée et la grâce impeccable, les plis n’ont
plus rien de gothique. La Renaissance va son chemin, et l’on peut désormais
prévoir le sens de l’art moderne.
Mais le but de cette exposition n’était pas seu-
lement de montrer par des exemples choisis com-
bien l'ancien sentiment religieux avait favorisé le
développement des arts, et ce serait atténuer le
sens que les organisateurs ont prétendu lui donner
que d’oublier la section d’art religieux moderne.
Les organisateurs ont espéré que les ouvriers d’art
religieux, mis en présence de ce que l’art ancien a
produit de plus beau, sauraient voir combien la copie
servile, et pour ainsi dire mécanique, est pauvre,
qu’ils comprendraient que le passé doit être pris
comme exemple dans ses principes et non dans ses
applications, et qu’à ces seules conditions, un art
religieux moderne est possible.
L’Allemagne, l’Angleterre, la Hollande et la
France avaient contribué à cette partie de l'exposi-
tion, et leur ensemble permettait de fonder les plus
légitimes espoirs sur une renaissance de l’art chré-
tien capable de s’adapter à l’expression plastique
que notre époque nécessite.
Deux des principales villes d’art moderne
allemandes étaient représentées : Düsseldorf et
Crefeld.
Le professeur Peter Behrens, qui dirige l'École
d’art appliqué de Düsseldorf, avait exposé dans une
salle spéciale les travaux de ses élèves. On y trouvait
un développement fidèle des théories de M. Peter
Behrens, dont le style se distingue par une auda-
cieuse simplicité, tout l’intérêt résidant dans les
grandes lignes d’ensemble. Quelques décors géomé-
triques coupent de place en place leur monotonie,
et les peintures murales sont traitées en tons purs
pointillés.
Le mouvement décoratif moderne s'est développé
à Crefeld par les soins de M. Denecken, directeur
du musée. C’est par ses soins qu’une école d’art ap-
pliqué a été ouverte dans cette ville. Elle est devenue
rapidement intéressante, grâce au principe d’indé-
pendance que son directeur M. Wollbrand, a toujours observé.
Parmi les productions de cette école, il faut citer certains ouvrages en fer,
tels que candélabres et appliques, traités avec une énergique sobriété, ainsi que
différents travaux en cuir et en bois.
SAINTE ÉLISABETH
STATUE EN BOIS SCULPTÉ
ÉCOLE DE NUREMBERG
COMMENCEMENT
DU XVIe SIÈCLE
(Musëe Suermondt, Aix-la-Chapelle.)