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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 39.1908

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Nr. 3
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Lafond, Paul: Études et documents sur le Greco: le "Christ en croix" de Prades
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https://doi.org/10.11588/diglit.24866#0193

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178

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

Alarcos, un second dans la chapelle du couvent des Mercencirios cal-
zculos, un troisième dans l’église des religieuses de la Visitation.

Ce dernier est aujourd’hui en France, à Prades, petite sous-pré-
fecture des Pyrénées-Orientales, d’environ 4 000 habitants, sans
grand caractère ni rien de bien intéressant, située au pied du massif
du Canigou, près de la rivière du Têt.

L’histoire de ce tableau est instructive. Enlevé de l’église tolé-
dane lors de la suppression des maisons religieuses, en 1835, il tomba
alors sans doute dans les mains d’un particulier. Plus tard, il devint
la propriété de M. Isaac Pereire, qui avait réuni une très intéres-
sante collection de tableaux;, particulièrement de l’école espagnole.
Candidat à la députation dans l’arrondissement de Prades, voulant
témoigner de sa sympathie pour la ville qu’il souhaitait représenter
au Corps législatif, M. Isaac Pereire offrit le tableau à l’église
paroissiale. Celle-ci le refusa, soit qu elle ne vit pas d’emplacement
convenable à lui donner, soit que la peinture n’agréât pas au
clergé ou aux membres de la fabrique. Le donateur demanda alors
à la municipalité de l’accepter pour son Palais de Justice. 11 fut
alors placé dans la salle d’audience du Tribunal. Lors de l’enlève-
ment des emblèmes religieux des prétoires, par suite de la circu-
laire du 1er avril 1904 de AL Vallé, garde des Sceaux du ministère
Combes, il a été transporté à la mairie, où, faute d’emplacement,
il est relégué dans un angle du cabinet du maire, accolé contre une
bibliothèque et un coin de fenêtre, recouvert d’une malheureuse
serge verte en lambeaux, sous la menace d’un coup ou d’une dété-
rioration qui ne peut manquer de se produire un jour ou l’autre.

La composition montre le Christ attaché sur la croix, la tête de
trois quarts tournée de gauche à droite, l’inscription commémora-
tive de I. N. R. I. attachée au sommet de l’instrument du supplice,
écrite seulement en caractères grecs. Au pied du gibet, sont deux
personnages en buste : à la droite de Jésus, un prêtre en surplis, les
mains jointes ; à sa gauche, un gentilhomme, une main étendue en
avant, la paume renversée, l’autre ramenée sur la poitrine L

Le Sauveur, la tête petite, douloureuse et résignée, les extrémités
longues et aristocratiques, est noble, beau, élégant; les deux per-
sonnages en buste sont des portraits expressifs, moins fouillés,
néanmoins, que les portraits proprement dits du maître, témoin
ceux du musée du Prado ; les nuages des derniers plans, comme d’or-

U La toile mesure 2m60 de hauteur, sur im70 de largeur; le Christ, 1 m76 -
les deux personnages en buste, 0m72.
 
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