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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 39.1908

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Nr. 4
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Batiffol, Louis: Les origines du palais Mazarin
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https://doi.org/10.11588/diglit.24866#0286

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266

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

son texte, M. de Laborde met l'extrait du plan de Gomboust représen-
tant le quartier, et l’on voit gravé sur l’emplacement de l’immeuble
occupant l’encoignure des rues de Richelieu et des Petits-Champs, le
nom de « Monsieur Tubeuf ». D’après Gomboust, ce ne serait pas
M. de « Cliivry», mais M. Tubeuf qui aurait bâti au coin de la rue de
Richelieu. M. de Laborde continue : que le cardinal Mazarin, « ayant
jugé de l’excellent effet de la position de l’hôtel Tubceuf, entreprit
de s’y élever un palais qui égalât et surpassât peut-être celui de
son prédécesseur Richelieu ». Il écrit ailleurs que c’est Mazarin qui
« a construit son palais ». Nous allons donc croire que Mazarin est
l’auteur de l’édifice dont nous nous occupons. Mais M. de Laborde
ajoute que le cardinal, ayant acheté à Tubeuf son hôtel et à M. de
« Cliivry » le sien, raccorda assez habilement les deux édilices pour les
nicflre de niveau et en communication, demanda à François Man-
sard un plus vaste escalier, une double sortie ; finalement « l’ar-
chitecte dressa », dit-il, « un plan général du palais futur avec tous
les développements, les dépendances, les communs et les jardins
qu’il projetait ».

Evidemment toutes ces indications manquent de clarté ; elles
sont confuses ; nous allons voir par surcroît qu’elles sont à peu
près toutes inexactes. Les titres de propriété de l’hôtel Mazarin que
nous avons retrouvés aux Archives Nationales, joints à d’autres
sources contemporaines, vont nous permettre d’apporter quelque pré-
cision dans l’histoire de la construction d’un édifice qui reste un des
témoins les mieux conservés à Paris de l’art architectural du xvne siècle.

Pendant la première moitié de ce xvnc siècle, les terrains situés
sur la rue des Petits-Champs, entre la rue de Richelieu et la rue
Vivienne, étaient de « petits champs » : le nom est resté à la rue. Il
y avait là trois pièces, de terre. Les deux premières situées au coin
de la rue Vivienne, avaient respectivement 16 toises et demie et
4 toises de large, toutes deux sur 50 toises de profondeur, apparte-
nant l’une à M. Feydeau, l’autre à M. Tifaine. Ces deux pièces furent
ensuite réunies et devinrent la propriété indivisément de MM. Louis
Le Barbier, conseiller et maître d’hôtel du Roi, secrétaire des Finances,
et Pierre Desportes, écuyer, sieur de Lignières et de Choisy. Or ces
deux terres jointes avaient 20 toises et demie de large sur 50 de pro-
fondeur, c’est-à-dire 41 mètres sur 100 : ce sont précisément les
dimensions actuelles de l’hôtel Mazarin et de son jardin1. Le terrain,

1. Archives Nationales, S 1197, acte du 6 octobre 1634.
 
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