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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 39.1908

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Lefrançois-Pillion, Louise: La légende de Saint Jérôme: d'après quelques peintures italiennes du XVe siècle au Musée du Louvre
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https://doi.org/10.11588/diglit.24866#0326

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304

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

Mais, dans cette étude, plus que partout ailleurs, se fait sentir
cruellement l’absence d’un bon répertoire iconographique des vies
de saints : faute de le posséder, ce manuel idéal, il nous arrive de
passer, sans les reconnaître, non seulement devant des légendes
locales, mais aussi devant des épisodes de la vie des saints les
plus populaires et les plus célèbres : c’est ainsi qu'il a fallu toute
l’érudition d’un B.ollandiste 1 pour élucider des scènes de la légende
de saint Etienne dans une série de peintures siennoises de
l’Institut Staedel à Francfort2. C’est ainsi que des tableaux de la
salle des Sept mètres au musée du Louvre, tableaux où la présence
de saint Jérôme devait, semble-t-il, se reconnaître au premier coup
d’œil, n’ont, reçu, dans les divers catalogues du musée, que des
explications erronées ou insuffisantes.

Combler cette lacune est la tâche très modeste que je me pro-
pose ici. Mais, chemin faisant, il m’arrivera de faire plus d’une
remarque que j’espère n’ètre pas seule à trouver intéressante. Ceux
qui partagent avec moi cette faiblesse de ne pouvoir jouir complè-
tement d’une œuvre d’art lorsque le sens leur en échappe en tout
ou en partie, estimeront peut-être qu’il n'est pas tout à fait perdu,
le temps qui se passe en ces menues recherches et que c’est rendre
aux vieux maîtres un hommage dont ils eussent goûté l’esprit que
de chercher à comprendre l’instruction qu’ils se proposaient de
donner aux fidèles.

Mon attention s’est d’abord portée sur la prédelle du grand
tableau n° 1320, attribué à Benozzo Gozzoli, puis sur les fragments
réunis dans un groupement factice (n° 1415) et attribués à Pesellino
— nous verrons plus tard ce que la critique actuelle pense de ces
attributions. — Etant parvenue, sans trop d’efforts, à identifier
toutes ces scènes, jusqu’à présent inexpliquées, je me suis donné
le plaisir de regarder attentivement tous les fragments d’une prédelle
de Sano di Pietro, exposés dans la même salle, sous les nos 1128-
1132 et, à chacun de ces sujets dès longtemps reconnus pour appar-
tenir à la légende de saint Jérôme, j’ai pu juxtaposer le texte précis
qui l’éclaire et le vivifie de façon singulière. Nous avons donc, dans

1. Le R. P. Van den Gheyn, auquel je suis moi-même redevable de tant de
bons offices et qui a bien voulu, cette fois en particulier, confirmer de sa haute
autorité les interprétations que je propose.

2. Catalog der Gemàlde-Gallerie des Staedelschen Kunstinstilules, von H. Weiz-
sàcker (Frankfurt am Main, 1900, in-8), lre partie, p. 319, nos 3A à 3c : un des
sujets les plus énigmatiques delà série de Francfort se retrouve dans la prédelle
d’un tableau d’Andrea Yanni à San Stefano de Sienne.
 
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