Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 39.1908)

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UN « SAINT-SÉPULCRE » DÉMEMBRÉ

sourcils. La bouche ouverte exprime l’effroi et la douleur. Au col,
court et fort, une échancrure carrée termine la chemise, sur laquelle
se rabattent les revers étroits de la tunique. Joseph est vêtu d’une
robe et d’une tunique sur
lesquelles est drapé un grand
manteau en écharpe. La tu-
nique se termine à mi-jambes
par des houppes d’une exécu-
tion aisée et minutieuse; sur
la poitrine, elle ferme par des
bâtonnets retenus par des la-
nières. Les manches,qui finis-
sent aux coudes, sont amples
et rondes. Le bras droit en
sort, musclé, tendineux; la
main s’appuie, crispée, sur la
couronne. La main gauche,
joliment veinée, avec les deux
premiers doigts étendus, sou-
tient sur le ventre, avec quel-
que chose d’antique, la bande
d’étoffe qui entoure le person-
nage. Cette étoffe, laineuse et
comme agitée, recouvre par
de beaux plis amples toute la
jambe droite de la statue.

Brusquement ramenée de
droite à gauche sur la hanche,
cette bande est pittoresque-
ment rejetée par-dessus
l’épaule gauche et, l’épousant
comme ferait un châle, vient
finir en chute naturelle sous
le bras. Le suaire repose sur
l’avant-bras gauche en plis
nombreux, peu rigides. L’ex-
trémité en est laissée flottante. Le pied droit de la statue a été brisé ;
le gauche est chaussé d’une sorte de sandale, voire d’ « espadrille »,
avec une bride sur le cou-de-pied.

Nicodème a un aspect farouche ; ses cheveux et sa barbe emmêlés,

N I C O D È M B ('?). TERRE CUITE
ÉCOLE FRANÇAISE, XVIe SIÈCLE
(Église paroissiale de Verteuil.)