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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 39.1908

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https://doi.org/10.11588/diglit.24866#0554

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518

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

quence la recherche de la vérité, en y joignant une liberté de facture, une beauté
de matière et de couleur qu’on n’avait pas encore vues. On pouvait s’en convaincre
amplement dans la collection Cheramy, où nulle part, en dehors des galeries
publiques anglaises, Constable ne fut représenté par des exemples aussi nom-
breux et aussi caractéristiques, et jamais plus belle occasion ne fut offerte chez
nous d’admirer ce maître délicieux.

Ce n’était pas un des moindres avantages de la collection Cheramy que d’y
trouver en même temps quantité de morceaux du plus puissant de nos artistes
français du siècle dernier : Delacroix, sur qui justement Constable eut tant
d'influence, et de les comparer l’un à l’autre. Cette fois encore, c’était là peut-être,
dans ces esquisses vibrantes, qu’on pouvait le mieux apprendre à pénétrer le
caractère de cet ardent génie, « nouveau Rubens spiritualisé, plus nerfs que
muscles, parent de l’autre par le sang qui bouillonne et inonde tout son œuvre ».
M. Klossowski, le replaçant, comme avait fait M. Meier-Graefe pour Constable,
dans l’évolution artistique dont, à la suite de Géricault, il forme le centre, en a
parlé avec une pénétration et une chaleur communicative qui font de ses pages
colorées une des études les plus personnelles et les meilleures que nous con-
naissions sur Delacroix.

Le catalogue qui suit et qui va chronologiquement des quelques maîtres
anciens — appartenant pour la plupart à cetle école si intéressante du Nord de
l’Italie qui gravite autour de Léonard, duquel figurait, comme on sait, une
superbe réplique de la Vierge aux rochers •— à David, Corot, Puvis, Fantin, Manet,
Renoir, Degas et Rodin (représenté par un bronze : Femme accroupie), en passant
par le Greco et Goya, ne mérite pas moins d’éloges, pour les renseignements
complets apportés sur chaque œuvre et qui s’ajoutent à la documentation si
précieuse constituée par cent vingt-neuf reproductions en héliotypie ou en hélio-
gravure extrêmement fidèles, où l’œil peut suivre la trace du travail même de
l’artiste. Et ainsi, par le texte et par l’image, se trouve dignement perpétué le
souvenir de cette belle collection, dans un ouvrage que devront consulter tous
les historiens de l’art moderne.

A. M.
 
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