Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 40.1908

DOI Heft:
Nr. 1
DOI Artikel:
Tourneux, Maurice: L' exposition des Cent Pastels
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24867#0012

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
6

GAZETTE DES BEAUX-AliTS

doute cette liberté a comporté plus d'une restriction, et pas plus
rue Spontini qu’à l’avenue Malakoff les murs ne sont restés entiè-
rement dégarnis; mais la Croix-Rouge française a le droit d’être
Itère des résultats obtenus, et la gratitude des blessés du Maroc ne
sera pas sa seule récompense, puisque, trois semaines durant,
quelques-uns des plus beaux pastels des collections Groult, Doucet,
Henri et Léon Michel-Lévy, Albert Lehmann, Veil-Pic.ard, Pierre
Üecourcelle, Georges Dormeuil, Henri et Georges Pannier, George
Duruy, Bardac, etc., auront instruit ou charmé des milliers do
visiteurs. Si parfois les commentaires que provoquaient ces pastels
rappelaient la mémorable définition donnée par les Concourt de la
destinée d’un tableau de musée, et si nombreux que soient les
sots ou les ignorants, ils ne constituent pas — heureusement — à
eux seuls ce qu’on appelle le public; les délicats ont eu leur large
part dans cette fête.

La Tour et surtout Perronneau, beaucoup plus ignoré, doivent à
Mme de Ganay et aux collaborateurs obligeants et dévoués qui l'ont
secondée, un regain d’immortalité; de longtemps ni Lun ni l’autre
n’auront été et ne seront représentés par un choix aussi heureux et
aussi nombreux, sans qu’aucune collection publique eût été mise à
contribution. Le Louvre, bien entendu, n’avait pas même été solli-
cité, mais le musée de l’Ecole spéciale de Saint-Quentin, un instant
pressenti, avait répondu, selon l'usage, par une fin de non-recevoir;
et lorsqu’on sait à quel point le transport d’un pastel, quels que
soient les soins dont on l’entoure, est chose délicate et périlleuse, on
ne peut qu’approuver la fermeté de M. Th. Eck et l’en féliciter.

Lorsqu’on s’adresse aux lecteurs de la Gazette des Beaux-Arts,
et la difficulté n’est pas de les initier au culte de La Tour et de
Perronneau, mais bien de ne pas les fatiguer en replaçant sous leurs
yeux des faits ou des images qu'ils connaissent de longue date. A
plusieurs reprises, durant les cinquante années bientôt révolues qui
nous séparent de la date de sa fondation, la Gazette a tenu ses
abonnés au courant des progrès accomplis par l’étude de la biogra-
phie ou de l’œuvre de La Tour, et en 1896 notre regretté directeur,
Charles Ephrussi, avait accueilli les articles où je m’étais efforcé de
grouper tout ce que vingt années de recherches m’avaient appris
sur le curriculum vitæ et les pérégrinations de Perronneau. En ces
diverses occurrences, une illustration toujours documentaire appuyait
les dires de ceux d’entre nous qui auront contribué à la glorification
dont l’exposition de la rue de Sèzc aura puissamment hâté l’heure,
 
Annotationen