DOI Heft:
Nr. 2
DOI Artikel:Clouzot, Henri: Les portraits de Rabelais
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.24867#0140
LES PORTRAITS DE RARELAIS
Fnuitm FuMais
Cftm-L Mû- /ü i S*'1
rsJ"\
L’incertitude qui accompagne les principaux
événements de la vie de Rabelais s’étend jus-
qu’à sa personne. Non seulement nous ne pos-
sédons du génial écrivain aucune image dessinée
ou gravée de son vivant, mais encore les littéra-
teurs de son temps ne nous ont laissé aucun por-
trait écrit permettant de suppléer à l’oubli du
pinceau par des traits moraux et de reconsti-
tuer, au moins dans ses grandes lignes,
la physionomie de l’auteur de Gargantua
et de Pantagruel.
La gloire de Rabelais, qui brille depuis
trois siècles d’un si vif éclat, fut en quel-
que sorte posthume. Les contemporains
goûtaient fort le savant, l’humaniste, le maître de requêtes du roi,
mais bien peu savaient que le médecin des Du Rellay ne faisait
qu’un avec maître Alcofribas Nasier. Le voile de l’anonymat, levé
six ou sept ans avant sa mort, n’y changea presque rien. Les impri-
meurs continuèrent à refuser à Rabelais une faveur qu’ils prodi-
guaient à des personnages d’une bien moindre importance.
Faut-il ajouter, avec ce que nous pouvons supposer du caractère
de maître François d’après son œuvre, qu’un pareil homme ne
devait guère se soucier de passer à la postérité sur la toile ou dans
le marbre, et qu’il aurait ri le premier s’il avait pu voir son portrait
PORTRAIT DE RABELAIS
PAR LÉONARD GAULTIER (1601)
GRAVURE SUR CUIVRE
EXTRAITE
DE LA « CHRONOLOGIE COLLÉE >:
Fnuitm FuMais
Cftm-L Mû- /ü i S*'1
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L’incertitude qui accompagne les principaux
événements de la vie de Rabelais s’étend jus-
qu’à sa personne. Non seulement nous ne pos-
sédons du génial écrivain aucune image dessinée
ou gravée de son vivant, mais encore les littéra-
teurs de son temps ne nous ont laissé aucun por-
trait écrit permettant de suppléer à l’oubli du
pinceau par des traits moraux et de reconsti-
tuer, au moins dans ses grandes lignes,
la physionomie de l’auteur de Gargantua
et de Pantagruel.
La gloire de Rabelais, qui brille depuis
trois siècles d’un si vif éclat, fut en quel-
que sorte posthume. Les contemporains
goûtaient fort le savant, l’humaniste, le maître de requêtes du roi,
mais bien peu savaient que le médecin des Du Rellay ne faisait
qu’un avec maître Alcofribas Nasier. Le voile de l’anonymat, levé
six ou sept ans avant sa mort, n’y changea presque rien. Les impri-
meurs continuèrent à refuser à Rabelais une faveur qu’ils prodi-
guaient à des personnages d’une bien moindre importance.
Faut-il ajouter, avec ce que nous pouvons supposer du caractère
de maître François d’après son œuvre, qu’un pareil homme ne
devait guère se soucier de passer à la postérité sur la toile ou dans
le marbre, et qu’il aurait ri le premier s’il avait pu voir son portrait
PORTRAIT DE RABELAIS
PAR LÉONARD GAULTIER (1601)
GRAVURE SUR CUIVRE
EXTRAITE
DE LA « CHRONOLOGIE COLLÉE >: