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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 40.1908

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Nr. 2
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L' eau-forte américaine au salon de la Société des Artistes français
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https://doi.org/10.11588/diglit.24867#0139

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L’EAU-FORTE AMÉRICAINE

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séjour à Dinan, et précieuses par la couleur, le caractère. On y pre-
nait conscience des changements survenus et des progrès accomplis
dans la manière de M. Gagnon depuis le temps où avait paru ici la
Vue cle Rouen. La nature des acquisitions peut être aisémement
déterminée : c’est à surprendre le combat de la lumière et de la nuit
que M. Gagnon se dépense aujourd’hui et l’on devine l’intérêt d’une
pareille lutte, quand elle a pour théâtre la vieille cité bretonne qui
tient à chaque pas la curiosité du visiteur en haleine : la porte de
Jerzual, le pont gothique, les vieilles églises, les étroites venelles,
les tours et les restes de l’enceinte fortifiée, constituent autant de
motifs que la magie de l’ombre recule et installe dans le lointain du
passé.

Parmi ces aspects, il en est un fameux, célèbre, qui a toujours
retenu l’attention; M. Gagnon t’a reproduit à sa façon, qui est excel-
lente, comme chacun en a pu juger1. On aimera à rapprocher de
l’image la description que donne du même site un amoureux fervent
de la vieille France2. L’exactitude en est telle que le texte de
M. Robida peut servir de commentaire à la planche de notre gra-
veur : « Cette rue de l’Horloge n’a-t-elle pas bon air », dira-t-il, « avec
sa file de maisons à porche, que domine le vieux beffroi, fruste et
abîmé, qui est une grosse tour carrée sans prétention à l’élégance,
mais savoureusement coiffée d’un clocher octogonal, bizarre, coupé
en son milieu par un campanile ogival à galerie, au centre duquel
est suspendue la cloche municipale qu’Anne de Bretagne, en 1507,
donna, avec l’horloge, aux gens de Dinan ! »

On ne saurait souhaiter confirmation plus péremptoire des espé-
rances fondées sur M. Glarence Gagnon. Il appartient à l’estampe
qui enrichit cette livraison de renseigner sur un second aquafortiste
américain dont le nom n’est déjà plus celui d’un inconnu. L’an
passé, M.Pératé s’était arrêté avec quelque insistance sur les envois
de M. Chandler : à ce moment-là le débutant hésitait encore sur la
route à suivre; il paraît sorti d’incertitude si j’en crois cet intérieur
de planeur où se trouve exprimée, avec une belle entente de L’enve-
loppe et des valeurs, la filtrée du jour avare s’épandant parmi l’atmo-
sphère diffuse de L’atelier pénombreux.

s.

1. Y. Gazette clcs Beaux-Arts, 1908, t. II, p. 76.

2. La Bretagne, par Robida. Paris, Librairie illustrée, s. d., in-4°, p. 73.

XL.

— 3' PÉRIODE.

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