Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 40.1908)

QUELQUES OBJETS ÉGYPTIENS

ACQUIS PAR LE MUSÉE DU LOUVRE

EN 19 0 7

Le développement même le
plus rationnel d’une collection
d’antiquités égyptiennes est
soumis à une grande part d’im-
prévu. C’est le sol même de
l’Égypte, toujours en activité)
qui l’alimente, et il faudrait
avoir vraiment perdu la no-
tion de tout ce que les âges
historiques y ont superposé,
et les révolutions et autres
vissicitudes moins tragiques y ont mêlé et confondu jusque dans ses
couches les plus profondes, pour en éprouver de la surprise et ou-
blier que l’état d’esprit égyptologique par excellence est (ceci n'est
pas un paradoxe) l’attente de l’inattendu. Les limites, malheureuse-
ment trop étroites, qu’une répartition imprévoyante a fixées à notre
musée égyptien du Louvre ont eu, jusqu’à présent du moins, cet
avantage que, concentrant ses efforts sur les pièces rares de quelque
ordre qu’elles soient, il se trouve presque aussi favorisé par le hasard
que bien d’autres établissements qui, pour meubler leurs salles
plus nombreuses et plus vastes et leurs vitrines à moitié vides, ne
sont pas obligés de résister, comme lui, au mirage de la quantité.

TÈTE DE CROCODILE

MAQUETTE POUR LA FONTE, PLATRE SCULPTÉ
ÉPOQUE SAÏTE
(Musée du Louvre.)