Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 40.1908)

LE VIN, BAS-RELIEF EN PLATRE, PAR M. P. - A _ MO RL ON
(Société des Artistes français-)

LES SALONS DE 1908

(troisième et dernier article1)

Continuons de recenser, avec une fidèle patience, les œuvres
de sculpture que les Artistes français ont exposées cette
année. Ce n’est pas gai; mais il le faut.

En effet, beaucoup de personnes qui n’approuvent pas le cours
actuel de la politique française et qu’attriste l’état présent de nos
affaires, se consolent et voudraient consoler leurs amis en disant :
— C’est égal ; nous avons une école de sculpture que toute l’Eu-
rope nous envie !...

Il est intéressant de savoir ce que vaut, en fin de compte, cette
consolation.

❖ *

J’ai dit combien l’idée républicaine avait, à mon avis modeste,
mal inspiré, cette année, les sculpteurs. L'idée patriotique et belli-
queuse ne leur a pas mieux valu. Si l’on en doute, qu’on regarde avec
simplicité la Résistance de M. Edmond Desca, — ou bien celle de
M. Maurice Bouval, après tout,— et le Verdun de M. Boverie.

Le Verdun de M. Boverie, c’est : deux artilleurs qui tirent sur
une corde et, par le moyen de cette corde, hissent un lourd canon.