L’EAU-FORTE AMERICAINE
AU SALON DE LA SOCIÉTÉ DES ARTISTES FRANÇAIS
Vous souvient-il d’une exposition ouverte, voici deux ans, au
studio de la rue Notre-Dame-des-Champs ? Elle permit à la
Gazette 1 d’apprendre l'existence, à Paris, d’une école d’aqua-
fortistes américains. Des talents pleins de sève s’y trouvaient un
à un dénombrés, signalés. Depuis, Dévolution du groupe a été suivie
aux Salons de la Société des Artistes français, par M. Paul Jamot 1 2,
par M. André Pératé3, et il faut rendre grâce au zèle qui leur fit
découvrir des ouvrages, relégués sans vergogne sur la galerie exté-
rieure en raison du mépris de tout temps voué par la gravure de
reproduction à l’estampe originale.
Une remarque commune a été faite au sujet de ces eaux-fortes :
elles sont « whistleriennes » d’origine, de facture. Rien de plus
exact; mais voilà qui est un peu vite dit; il faut distinguer afin de
se mieux entendre ; emprunter à Whistler le trait filiforme — à quoi
avait abouti son ambition d’atteindre au « maximum d’effet avec le
minimum d’indication », — c’est incliner, de gaieté de cœur, au pas-
tiche; le cas est tout autre lorsqu’il y a simplement application de
principes d’ordre général ou prolit tiré d’une expérience technique
qui fut profonde chez Whistler, — et c’est bien ce qui est arrivé
pour M. Clarence Gagnon et M. Ghandler.
Au Salon de 1908, la contribution de M. Gagnon avait revêtu une
importance particulière ; il y manifestait sous les doubles espèces du
peintre et du graveur ; d’aimables clartés se jouaient parmi la fraî-
cheur de son tableau, mené d’un pinceau souple et facile ; en même
temps l’artiste soumettait une série d’eaux-fortes, rapportées d’un
1. V. Gazette des Beaux-Arts, 190G, t. I, p. 244.
2. Ibid., 1906, t. II, p. 61.
3. Ibid., 1907, t. II, p. 66.
AU SALON DE LA SOCIÉTÉ DES ARTISTES FRANÇAIS
Vous souvient-il d’une exposition ouverte, voici deux ans, au
studio de la rue Notre-Dame-des-Champs ? Elle permit à la
Gazette 1 d’apprendre l'existence, à Paris, d’une école d’aqua-
fortistes américains. Des talents pleins de sève s’y trouvaient un
à un dénombrés, signalés. Depuis, Dévolution du groupe a été suivie
aux Salons de la Société des Artistes français, par M. Paul Jamot 1 2,
par M. André Pératé3, et il faut rendre grâce au zèle qui leur fit
découvrir des ouvrages, relégués sans vergogne sur la galerie exté-
rieure en raison du mépris de tout temps voué par la gravure de
reproduction à l’estampe originale.
Une remarque commune a été faite au sujet de ces eaux-fortes :
elles sont « whistleriennes » d’origine, de facture. Rien de plus
exact; mais voilà qui est un peu vite dit; il faut distinguer afin de
se mieux entendre ; emprunter à Whistler le trait filiforme — à quoi
avait abouti son ambition d’atteindre au « maximum d’effet avec le
minimum d’indication », — c’est incliner, de gaieté de cœur, au pas-
tiche; le cas est tout autre lorsqu’il y a simplement application de
principes d’ordre général ou prolit tiré d’une expérience technique
qui fut profonde chez Whistler, — et c’est bien ce qui est arrivé
pour M. Clarence Gagnon et M. Ghandler.
Au Salon de 1908, la contribution de M. Gagnon avait revêtu une
importance particulière ; il y manifestait sous les doubles espèces du
peintre et du graveur ; d’aimables clartés se jouaient parmi la fraî-
cheur de son tableau, mené d’un pinceau souple et facile ; en même
temps l’artiste soumettait une série d’eaux-fortes, rapportées d’un
1. V. Gazette des Beaux-Arts, 190G, t. I, p. 244.
2. Ibid., 1906, t. II, p. 61.
3. Ibid., 1907, t. II, p. 66.