PEINTRES-GRAVEURS CONTEMPORAINS
L.-A. LEPÈRE
(quatrième article'1)
II
LE GRAVEUR SUR BOIS, L’AQUAFORTISTE ET LE LITHOGRAPHE [fin)
Interrogé sur les différences qui séparent la gravure sur bois de
la gravure à Peau-forte, Lepère répondra : Celle-ci est une sorte
d’écriture initiale de Part graphique; elle participe delà rudesse
de la matière qu’elle utilise ; on n’en devrait tirer que des indications
sommaires, des à plats puissants de noir, de grandes réserves de
blanc, des contours gras et fermes; les délicates inflexions du modelé
et les transparences de l’ombre lui échappent ; vous la compareriez
volontiers à quelque paysan, parlant sec et net, sans détours et
sans ambages, brutalement. Tout à l’opposé, l’eau-forte apparaît
comme le produit raffiné d’une civilisation déjà vieille ; ses moyens
se graduent, s’échelonnent, se différencient à l’infini ; elle se fait l’in-
terprète et la complice docile des plus secrètes intentions de l’esprit
ou du sentiment; elle est capable des sous-entendus de l’allusion et
1. Voir Gazette de.s Beaux-Arts, 1896, t. II, p. 299 ; 1908, t. I, p. 394 et p. 497.
L.-A. LEPÈRE
(quatrième article'1)
II
LE GRAVEUR SUR BOIS, L’AQUAFORTISTE ET LE LITHOGRAPHE [fin)
Interrogé sur les différences qui séparent la gravure sur bois de
la gravure à Peau-forte, Lepère répondra : Celle-ci est une sorte
d’écriture initiale de Part graphique; elle participe delà rudesse
de la matière qu’elle utilise ; on n’en devrait tirer que des indications
sommaires, des à plats puissants de noir, de grandes réserves de
blanc, des contours gras et fermes; les délicates inflexions du modelé
et les transparences de l’ombre lui échappent ; vous la compareriez
volontiers à quelque paysan, parlant sec et net, sans détours et
sans ambages, brutalement. Tout à l’opposé, l’eau-forte apparaît
comme le produit raffiné d’une civilisation déjà vieille ; ses moyens
se graduent, s’échelonnent, se différencient à l’infini ; elle se fait l’in-
terprète et la complice docile des plus secrètes intentions de l’esprit
ou du sentiment; elle est capable des sous-entendus de l’allusion et
1. Voir Gazette de.s Beaux-Arts, 1896, t. II, p. 299 ; 1908, t. I, p. 394 et p. 497.