Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 40.1908)

LES PRIMITIFS ET LEURS SIGNATURES

QUINTEN MATSYS ET MARINUS1

l n’est plus nécessaire aujourd’hui, je
pense, de chercher à démontrer que les
Primitifs ne furent ni ces humbles, ni
ces méprisés que l’on prétend n'avoir ja-
mais été autorisés à signer leurs œuvres.

Cent seize noms, suivis de « me
fecit », gravés sur la pierre sculptée2,
sélectionnés dans les trois mille noms
que, sur sa demande, le Comité d’ar-
chéologie avait reçus de ses correspondants de province en 1844;
trente-six noms suivis de « me miniavit », « me illuminavit »,
« me pinxit », lus par les maîtres les plus impeccables dans les
manuscrits enluminés, et qui, par conséquent, ne peuvent pas
être discutés3; les passages de Vasari, qui, en plein xvie siècle,
célèbre les mérites de plus de cent cinquante maîtres « gothiques »

1. Je veux, en commençant, adresser mes remerciements aux érudits qui, si
obligeamment,ont misa ma disposition leur temps et leur savoir. MM. II. Hymans,
le Dr E. Teichmann, d’Aix-la-Chapelle, M. Richard Pick, archiviste municipal
d’Aix-la-Chapelle, M. F. Bonnet, secrétaire de l’Académie royale d’archéologie
d’Anvers, M. le Dr II. Lempertz, de Cologne, M. José Villega, directeur du Musée
National de Madrid, M. Wittmann, de Bruxelles, ont, en effet, répondu, avec
la plus entière bonne grâce, à mes demandes bien souvent répétées.

2. F. de Mély, communication à l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres
du 23 juin 1903, publiée dans Y Ami des Monuments de Ch. Normand, 1905-1908.

.3. F. de Mély, communication à la Société des Antiquaires de France, publiée
dans les Mémoires (1907).