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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 40.1908

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Nr. 4
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Bénédite, Georges Aaron: Quelques objets égyptiens: acquis par le musée du Louvre en 1907
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https://doi.org/10.11588/diglit.24867#0346

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316

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

Cette observation faite, on peut dire que l’année 1907 se devait à
elle-même, pour rester dans la règle, de produire un certain contraste
avec la précédente. Et, de fait, au lieu d’un très petit nombre de
ces œuvres capitales qui relèvent brusquement le coefficient de
richesse et d’importance d’une collection publique ou privée, elle
nous a valu un ensemble relativement copieux de pièces en quelque
sorte subalternes, si on les compare à la tête d’Akhounaton acquise
précédemment, mais dont quelques-unes occuperont un rang beau-
coup plus qu’honorable dans leur série.

Je me propose ici d’en examiner quelques-unes, en m’arrêtant
d’abord devant deux petits monuments épigraphiques. Le premier
est une stèle en calcaire singularisée, au premier aspect, par sa base
rétrécie, et qui porte dans son cintre une scène d’adoration1. On
y voit le dédicateur et son épouse en présence d’Isis. Le disque
solaire, sans ailes, mais avec ses deux vipères et sa légende
«. Bahoudit2 le dieu grand », obombre la scène. Le seul détail un peu
énigmatique de ce petit tableau est le sceptre ouas debout derrière
la déesse; il joue certainement ici le rôle de divinité parèdre et
représente, selon toute vraisemblance, le dieu fils, c’est-à-dire le
roi. Ce frontispice est tracé et gravé avec toute la correction voulue;
c’est tout ce qu’on en peut dire. L'intérêt du monument est ailleurs.
Il est dans les six lignes de texte qui l’accompagnent : « L'an VI, sous
la majesté du Roi du Sud et du Nord, maître des Deux-Terres,
Ousirmarâ Setepenrâ, le fils du Soleil, maître des diadèmes, Rimai
Meiamsun, à qui Vie est donnée, ceci est offert à lsis la déesse, pour
qu elle permette la sortie de l'âme de Patikabou, afin que cette âme
vienne au repas funèbre le jour de la fêle de Sokaris, et qu elle se
repose en tout lieu qu'elle aime au ciel de Râ le jour de la Procession
autour du Mur, en l'état de justifiée. » Cet ex-voto est, évidemment,
d’origine memphite, car les deux fêtes qu’il vise sont l’une et l’autre
des solennités memphites, célébrées l’une en l’honneur de Ptah-
Sokar-Osiris, le dieu régional des morts de Memphis, l’autre en
souvenir d’un événement dont l’origine se perd dans la nuit des
temps, et qui pourrait bien être, comme le veut M. Kurt Sethe,
la fondation même de Memphis. Ces deux anniversaires étaient
l’occasion de grandes réjouissances, et il était juste que les morts
en eussent leur part.

1. Acquise au Caire, sans indication d’origine. N° d'entrée : 11.139; haut. :
0m430.

2. C’est le nom du dieu solaire d’Edfou, et, par suite, le nom mystique d’Edfou
 
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