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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 40.1908

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Nr. 1
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Roserot, Alphonse: La vie et l'œuvre d'Edme Bouchardon en Italie
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https://doi.org/10.11588/diglit.24867#0026

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'18

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

prix de sculpture, qui lui fut remis dans la séance de l’Académie
du 30 avril 1723; un brevet du duc d’Antin, surintendant des Bâti-
ments du Roi, du 30 juin suivant, le nomma pensionnaire de l’Aca-
démie de France à Rome. Cette Académie était dirigée (depuis 1704)
par le peintre Poerson. âgé de soixante et onze ans.

Les promotions des années précédentes n’avaient pas amené à
Rome d’artistes de grand mérite ; le duc d’Antin écrivait à Poerson,
le 20 mai 1723 : « Je crois vous avoir desjà mandé que j’avois pris
toutes les précautions possibles pour vous envoyer de bons sujets ;
la médiocrité de ceux qui reviennent déshonore votre Académie, et
i’on ne peut apporter trop d’attention à faire de bons choix pour en
soutenir la réputation1. » Cette fois, les choix étaient particulièrement
heureux, puisque parmi les nouveaux élèves figuraient Bouchardon,
Adam l’aîné et Natoire; mais le maintien du vieux Poerson à la tète
de l’Académie était peu favorable à l’avancement des études : le duc
d’Antin jugea nécessaire de lui adjoindre, avec future succession, le
peintre Nicolas Vleughels qui arriva à Rome le 2 mai 1724.

Après la mort de Poerson (2 septembre 1723), Vleughels s’em-
pressa de remettre en vigueur les traditions de l’Académie, qui
étaient de faire exécuter par les élèves sculpteurs « un morceau de
marbre pour le Roy » ; mais il y avait déjà deux ans qu’Àdam et
Bouchardon étaient à Rome, et Poerson, pour faire sa cour à l’abbé
de Tencin, chargé d’affaires de France, était entré dans les idées de
ce diplomate en invitant les élèves de l’Académie à concourir aux tra-
vaux de sculpture destinés à l’escalier de la Trinité-du-Mont. Sur la
proposition de Vleughels, ces études furent abandonnées. Adam se
vit chargé de reproduire un Mars qui se trouvait dans la vigne de
la princesse de Piombino, et Bouchardon eut à copier un Faune,
couché et endormi, dont l’original appartenait au cardinal Barberini2 3.

La copie du Faune paraît avoir été commencée en 1726 : c’est du
moins an cours de cette année-là que Bouchardon fit les travaux
préliminaires. Il était impossible de faire un moulage de l’original,
en trop mauvais état de conservation : le sculpteur dut se borner à
le modeler; il travaillait, dès le mois de juin 1726, à ce modèle,,
qui était terminé et moulé dès le mois de septembre suivant. Le car-
dinal en fut si satisfait qu’il demanda l’autorisation d’en avoir un
moulage en plâtre; on attendait alors le marbreL

1. Arch. Nat., 04958, p. 49.

2. Arch. Nat., 04959, p. 231.

3. Arch. Nat., 04959, p. 211, 231.
 
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