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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
être, quand il avait achevé telle ou telle de ces pages, il souriait un
peu, moraliste avisé, moraliste malgré lui, en faisant à part soi la
conclusion psychologique de son morceau. Par le quatrième vers du
quatrain, nous sommes avertis que Carmontelle choisit de préférence
scs amis parmi les admirateurs de la nature.
M ais Mmc de Genlis nous affirme qu'il fut aimé de tous ceux qu’il
voulait séduire. Petits et grands étaient, par ses jolies manières, par
son bon ton, très vite conquis, et ses qualités ne durent pas lui nuire
davantage auprès des gens de la bourgeoisie qu’elles ne lui avaient
nui pour plaire à la noblesse. Louis Carrogis, qui céda le pas à M. de
Carmontelle, sut, parce qu'il était très adroit, redevenir Carrogis
lorsque cela convenait mieux.
« Ses traits réguliers ont de la finesse et du caractère1 » : on l’a
bien dit, cette finesse permettait à ce caractère de s’assouplir ou de se
raidir suivant les heures, et avec ces deux mots, finesse et caractère,
qu’y avait-il au xvmc siècle que l’on ne pût faire, qu’y a-t-il aujour-
d'hui que l’on ne puisse encore tenter d’entreprendre?...
CHAULES 0 ü L MON T
J. Gruyer, ouvrage cité, préface.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
être, quand il avait achevé telle ou telle de ces pages, il souriait un
peu, moraliste avisé, moraliste malgré lui, en faisant à part soi la
conclusion psychologique de son morceau. Par le quatrième vers du
quatrain, nous sommes avertis que Carmontelle choisit de préférence
scs amis parmi les admirateurs de la nature.
M ais Mmc de Genlis nous affirme qu'il fut aimé de tous ceux qu’il
voulait séduire. Petits et grands étaient, par ses jolies manières, par
son bon ton, très vite conquis, et ses qualités ne durent pas lui nuire
davantage auprès des gens de la bourgeoisie qu’elles ne lui avaient
nui pour plaire à la noblesse. Louis Carrogis, qui céda le pas à M. de
Carmontelle, sut, parce qu'il était très adroit, redevenir Carrogis
lorsque cela convenait mieux.
« Ses traits réguliers ont de la finesse et du caractère1 » : on l’a
bien dit, cette finesse permettait à ce caractère de s’assouplir ou de se
raidir suivant les heures, et avec ces deux mots, finesse et caractère,
qu’y avait-il au xvmc siècle que l’on ne pût faire, qu’y a-t-il aujour-
d'hui que l’on ne puisse encore tenter d’entreprendre?...
CHAULES 0 ü L MON T
J. Gruyer, ouvrage cité, préface.