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Nr. 3
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
tiennent au même dépôt, reviser d’un coup d’œil, comme on le fait pour des
tableaux de musée. Nous ne parlerons même pas, bien que le cas se soit déjà
présenté, de la sauvegarde que pourraient assurer de pareilles reproductions
pour des documents dont les originaux viendraient à être anéantis.
Le perfectionnement progressif des procédés de reproduction a permis de
donner à ces recueils de fac-similés une exactitude de plus en plus grande. Une
seule lacune subsiste, en général, jusqu’ici : celle du coloris, et c’est encore un
privilège"enorme, pour ceux qui ont le soin ou le loisir de ne s’en rapporter
qu’aux originaux mêmes, d’être seuls à saisir et à goûter l’aspect intégral de
ceux-ci. En attendant les progrès de la photographie en couleurs, il faut
savoir gré aux imprimeurs dont le
soin ingénieux nous restitue, par des
tirages de planches photographiques,
les délicatesses harmonieuses de la
polychromie de nos manuscrits. Toute-
fois, le procédé reste coûteux, et tou-
jours un peu approximatif. C’est une
fort jolie et fort appréciable réussite,
néanmoins, que la planche de tête du
beau livre qui nous a fourni l’occasion
de ces réflexions générales. L'une des
plus belles pages du célèbre Térence
de la Bibliothèque de l'Arsenal y
paraît avec son texte en noir et en
rouge, son encadrement aux fleu-
rettes élégantes rehaussées de do-
rures, son « histoire » aux architec-
tures rosées, aux costumes de nuances
vives et délicates. Nous sommes loin
des lourdes fantaisies de la chromo-
lithographie de Curmer, qui avaient
fait tomber en discrédit auprès des artistes comme auprès des archéologues
scrupuleux la reproduction en couleurs des miniatures !
Le Térence de l’Arsenal est présenté et commenté, dans la nouvelle publi-
cation de la maison Plon à laquelle nous venons, de faire allusion, par M. Henry
Martin, le savant administrateur de la Bibliothèque de l’Arsenal, dont on sait les
beaux travaux sur l’histoire et la technique de la miniature, et dont nous avons
naguère indiqué aux lecteurs de la Chronique le précieux livre sur les Miniatu-
ristes français. Cette présentation et ce commentaire sont établis non seulement
avec toute la science et la pénétration, mais avec toute la modération et la saga-
cité prudente que l’on pouvait attendre de M. Martin. Nous avons déjà dit l’im-
pression de sécurité que donnait, en ces matières délicates, un pareil guide,
l’expérience abondante et réfléchie que l’on sent derrière la discrétion de ses
affirmations et la mesure parfaite qu’il sait apporter dans le maniement hasar-
deux de l’induction et de la conjecture.
M. Henry Martin s’intéressait de longue date à cet admirable livre qu’il avait
décrit, sous le nom de Térence de Charles VI, dans son catalogue des manuscrits
ILLUSTRATION d'üNE SCENE DE «l’hÉCYRE»
MINIATURE DU «TÉRENCE DES DUCS»
(Bibliothèque de l’Arsenal.)
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
tiennent au même dépôt, reviser d’un coup d’œil, comme on le fait pour des
tableaux de musée. Nous ne parlerons même pas, bien que le cas se soit déjà
présenté, de la sauvegarde que pourraient assurer de pareilles reproductions
pour des documents dont les originaux viendraient à être anéantis.
Le perfectionnement progressif des procédés de reproduction a permis de
donner à ces recueils de fac-similés une exactitude de plus en plus grande. Une
seule lacune subsiste, en général, jusqu’ici : celle du coloris, et c’est encore un
privilège"enorme, pour ceux qui ont le soin ou le loisir de ne s’en rapporter
qu’aux originaux mêmes, d’être seuls à saisir et à goûter l’aspect intégral de
ceux-ci. En attendant les progrès de la photographie en couleurs, il faut
savoir gré aux imprimeurs dont le
soin ingénieux nous restitue, par des
tirages de planches photographiques,
les délicatesses harmonieuses de la
polychromie de nos manuscrits. Toute-
fois, le procédé reste coûteux, et tou-
jours un peu approximatif. C’est une
fort jolie et fort appréciable réussite,
néanmoins, que la planche de tête du
beau livre qui nous a fourni l’occasion
de ces réflexions générales. L'une des
plus belles pages du célèbre Térence
de la Bibliothèque de l'Arsenal y
paraît avec son texte en noir et en
rouge, son encadrement aux fleu-
rettes élégantes rehaussées de do-
rures, son « histoire » aux architec-
tures rosées, aux costumes de nuances
vives et délicates. Nous sommes loin
des lourdes fantaisies de la chromo-
lithographie de Curmer, qui avaient
fait tomber en discrédit auprès des artistes comme auprès des archéologues
scrupuleux la reproduction en couleurs des miniatures !
Le Térence de l’Arsenal est présenté et commenté, dans la nouvelle publi-
cation de la maison Plon à laquelle nous venons, de faire allusion, par M. Henry
Martin, le savant administrateur de la Bibliothèque de l’Arsenal, dont on sait les
beaux travaux sur l’histoire et la technique de la miniature, et dont nous avons
naguère indiqué aux lecteurs de la Chronique le précieux livre sur les Miniatu-
ristes français. Cette présentation et ce commentaire sont établis non seulement
avec toute la science et la pénétration, mais avec toute la modération et la saga-
cité prudente que l’on pouvait attendre de M. Martin. Nous avons déjà dit l’im-
pression de sécurité que donnait, en ces matières délicates, un pareil guide,
l’expérience abondante et réfléchie que l’on sent derrière la discrétion de ses
affirmations et la mesure parfaite qu’il sait apporter dans le maniement hasar-
deux de l’induction et de la conjecture.
M. Henry Martin s’intéressait de longue date à cet admirable livre qu’il avait
décrit, sous le nom de Térence de Charles VI, dans son catalogue des manuscrits
ILLUSTRATION d'üNE SCENE DE «l’hÉCYRE»
MINIATURE DU «TÉRENCE DES DUCS»
(Bibliothèque de l’Arsenal.)