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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 40.1908

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Nr. 4
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Bonnefon, Paul: Charles Perrault commis de Colbert et l'administration des arts sous Louis XIV, 2: d'aprés des documents inédits
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https://doi.org/10.11588/diglit.24867#0373

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CHARLES PERRAULT COMMIS DE COLRERT

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ces circonstances et, avant d’écrire ces pages, il avait lu celles que
Chantelou consacrait au séjour du Bernin à Paris. Il y a même
fait dans son manuscrit original plus d’emprunts encore qu’il n’y
en a dans l’imprimé. Les deux récits s’écartent parfois cependant
l’un de l’autre sans qu’il soit possible de déterminer exactement de
quel côté est l’absolue vérité, car, si la partialité de Perrault à
l’égard du Bernin n’est pas douteuse, il ne faut pas non plus accepter
sans réserves le témoignage de Chantelou, dont le frère, Chambray,
devait surveiller l’exécution du plan du Bernin après le départ de
celui-ci. Mais ce plan ne fut pas exécuté; on sait pourquoi et com-
ment le projet de Claude Perrault revint au jour et séduisit par ses
qualités d’ampleur et de belle ordonnance un monarque jeune et
majestueux, soucieux de laisser à la postérité une grande idée de
son règne. Patiemment, avec une résolution qui est autant à l’éloge
de son goût que de son affection, Charles Perrault avait réussi à
convaincre Colbert des talents de son frère, et, non moins habilement,
le ministre à son tour gagna le roi. Prévoyant que l’avenir voudrait
juger pièces en mains du mérite des dessins de son frère, Charles
Perrault avait réuni tous les éléments de conviction dans un gros
volume qui a été détruit par les flammes qui brûlèrent, en mai 1871,
la bibliothèque du Louvre. Pour suppléer à ces témoignages disparus,
nous n’avons plus que ce qu’en ont dit ceux qui les connurent, par-
ticulièrement Jacques-François Blondel au cours du tome IV de son
Architecture française et aussi P. Patte dans ses Études cl’architecture
et dans ses Mémoires sur les objets les plus importants cle Varchitec-
ture', ce qui ne saurait remplacer les matériaux absents et fournir
une base aussi solide aux conclusions positives.

Cette pénurie se fera encore sentir pour les autres travaux d’ar-
chitecture que Claude Perrault exécuta : l’Observatoire, l’arc de
triomphe du faubourg Saint-Antoine, les embellissements de Ver-
sailles auxquels il collabora. Charles Perrault n’avait pas manqué
de garder tout ce qui avait trait à ces divers objets, et cela a disparu
comme le reste. Nous en sommes réduits à ce qu’il en dit dans ses
Mémoires, et qu’il est inutile de répéter ici, ou à quelques détails
sauvés d’autre part. Sur l’arc de triomphe et sur l’Observatoire, deux
notes seulement de Charles Perrault publiées par P. Clément, l’édi-
teur de la correspondance de Colbert, ajoutent quelques renseigne-
ments à ceux des mémoires eux-mêmes. On avait choisi l’extrémité
du faubourg Saint-Antoine pour y élever l’arc de triomphe, « comme
étant l’un des plus beaux endroits où l’on aborde Paris et le plus
 
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