Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 40.1908

DOI Heft:
Nr. 4
DOI Artikel:
Bonnefon, Paul: Charles Perrault commis de Colbert et l'administration des arts sous Louis XIV, 2: d'aprés des documents inédits
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24867#0383

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
CHARLES PjERRAULT COMMIS DE COLBERT

351

rault au dauphin. Mais je crois, en revanche, qu’il faut nettement
enlever à Perrault la paternité qu’on lui attribue d’une description
en prose du Labyrinthe cle Versailles, publiée en 1679 et accom-
pagnant les planches de Sébastien Le Clore. Le manuscrit de ce der-
nier ouvrage, écrit par Rousselet et enluminé par Bailly, est con-
servé actuellement dans la collection Dutuit (n° 731 du catalogue).
Cette œuvre n’a rien de commun que le titre avec un morceau sur le
même sujet inséré par Perrault dans son Recueil cle divers ouvrages,
et la similitude d’objet a pu seule prêter à la confusion.

Mais Perrault n’usait pas toujours de sa plume pour traiter des
sujets officiels. Outre qu’elle s’amusait parfois à des fantaisies poé-
tiques, il eut l’ambition de s’attaquer, au milieu de tous ses travaux,
à un poème de plus de portée, et il en composa un sur la peinture. Il
le publiait en 1668, sous le format in-folio, dans un mince volume,
dont Le Brun dessinait les ornements que gravait François Chau-
veau. Quoique didactique, cette œuvre ne manque pas d’un certain
souffle. C’est la première manifestation du sentiment de Perrault
sur la prééminence du siècle de Louis XIV, idée qu’il devait par la
suite développer tant de fois et sous des formes si diverses. Pour
vanter les innovations suggérées par Colbert à Louis XIV, le poète
sait trouver des pages ingénieuses, abondantes et d’une vive allure.
Il parle des grandes décorations des Gobelins à l’Académie de
peinture; il s’exprime surtout avec enthousiasme sur le premier
peintre du roi, sur Charles Le Brun, et, en analysant la manière de
celui-ci, il donne la formule de l’art officiel d’alors. Par une fortune
digne de remarque, la Bibliothèque de l’Arsenal possède actuelle-
ment l’exemplaire de ce poème que Perrault offrit à Le Brun.

La sympathie la plus vive unissait, en effet, les deux hommes
que leurs fonctions avaient ainsi rapprochés et que la similitude de
leurs goûts devait lier davantage. Dès 1665, Le Brun peignait un
portrait de Perrault, que nous ne connaissons aujourd’hui que par
la gravure qu’Etienne Baudet en lit en 1675, et dont le cuivre est con-
servé à la Chalcographie1. Ce fut le morceau de réception de Baudet
à l’Académie de peinture, et celle-ci résolut, dans sa séance du
26 octobre 1675, « d’en faire tirer deux cents épreuves pour en donner
un cent à M. Perrault et l’autre cent distribué à la Compagnie » 2.
Preuve que l’Académie était aussi bien disposée à l’égard de Perrault

1. V. livraison précédente, p. 199.

2. Il en fut fait un nouveau tirage à cent exemplaires, dans le commencement
de 1097, toujours aux frais de l'Académie.
 
Annotationen