LE PAYSAGE EN FRANCE ET L’OEUVRE DE J.-B. OUDRY 379
mesure que le sentiment de la nature se développait, la recherche
systématique du pittoresque se faisait plus obsédante, plus fiévreuse.
Elle aboutit enfin chez Boucher à un véritable lyrisme, auprès duquel
les paysages d’Oudry, sincères, pleins de mesure et de sobriété,
devaient sembler lourds, sans éclat ni verve.
« Le joli et l’affecté prenait la place du beau et du naturel1. »
COIN D’ÉTANG, DESSINÉ PAR OUDRY, GRAVÉ PAR NV A T E L E T
Il fut dès lors de bon ton de méconnaître Oudry détrôné par
Boucher, puis par Joseph Vernet et par Hubert Robert.
En somme, le grand règne d’OiMry comme paysagiste a duré une
vingtaine d’années, de 1730 à 1750.
Nous avons essayé de montrer combien, vers 1700, était encore
vivace dans le paysage français la tradition italienne. A la mort de
van der Meulen, en 1690, le courant flamand, réaliste et coloriste,
apporté par ce grand peintre, subit un moment d’arrêt, pour repren-
dre décidément l’avantage avec Watteau. Le rôle d’Oudry fut pré-
cisément, à la suite de ce dernier, de continuer en d'intéressants
paysages la tradition flamande et hollandaise. Mais jusqu’à présent
le sentiment de la nature, la rhétorique de J.-J. Rousseau. Il est vraisemblable
que Lafont de Saiut-Yenne connaissait les Saisons du grand poète anglais Thom-
son, publiées en 1730.
1. Journal encyclopédique, septembre 1761.
mesure que le sentiment de la nature se développait, la recherche
systématique du pittoresque se faisait plus obsédante, plus fiévreuse.
Elle aboutit enfin chez Boucher à un véritable lyrisme, auprès duquel
les paysages d’Oudry, sincères, pleins de mesure et de sobriété,
devaient sembler lourds, sans éclat ni verve.
« Le joli et l’affecté prenait la place du beau et du naturel1. »
COIN D’ÉTANG, DESSINÉ PAR OUDRY, GRAVÉ PAR NV A T E L E T
Il fut dès lors de bon ton de méconnaître Oudry détrôné par
Boucher, puis par Joseph Vernet et par Hubert Robert.
En somme, le grand règne d’OiMry comme paysagiste a duré une
vingtaine d’années, de 1730 à 1750.
Nous avons essayé de montrer combien, vers 1700, était encore
vivace dans le paysage français la tradition italienne. A la mort de
van der Meulen, en 1690, le courant flamand, réaliste et coloriste,
apporté par ce grand peintre, subit un moment d’arrêt, pour repren-
dre décidément l’avantage avec Watteau. Le rôle d’Oudry fut pré-
cisément, à la suite de ce dernier, de continuer en d'intéressants
paysages la tradition flamande et hollandaise. Mais jusqu’à présent
le sentiment de la nature, la rhétorique de J.-J. Rousseau. Il est vraisemblable
que Lafont de Saiut-Yenne connaissait les Saisons du grand poète anglais Thom-
son, publiées en 1730.
1. Journal encyclopédique, septembre 1761.