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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 40.1908

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Nr. 5
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Tourneux, Maurice: Les galeries privées an Amérique
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https://doi.org/10.11588/diglit.24867#0461

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LES GALERIES PRIVÉES EN AMÉRIQUE

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de la Jeune fille au chat de M. Auguste Renoir, d’un Don Quichotte et
Sancho Pança de Monticelli. Whistler a chez M. Alfred Atmore
Pope la Démolition des échafaudages clu vieux pont de Westminster,
datant des débuts de l'artiste et naguère exposée à l’Ecole des Beaux-
Arts, une Vague bleue peinte en 1862 à Biarritz, au lendemain d’une
involontaire prouesse de baigneur qui faillit lui coûter la vie, et
une Symphonie en bleu et violet, autre réminiscence des colères
océaniennes près de laquelle pâlit un Effet de soleil à Dordrecht de
Jacob Maris. Nous revenons sur la terre ferme avec Miss Gassatt
et son gracieux Lever clu bébé, tandis que Lenbach fait surgir l’ap-
parition d’un Bismarck, coiffé d’une casquette à oreillettes et vêtu
d’une vareuse à col droit qui doit dater d’une de ces fameuses et fré-
quentes « retraites à Varzin » dont l’Europe attendait en trem-
blant l’issue.

C’est par la qualité bien plus que par le nombre que les peintres
anglais tiennent un rang important dans la publication de MM. La
Farge et Jaccaci : la Mm’ Isabel Howland de Gainsborough, la Lady
Frcinces Finch de Reynolds (coll. Terrell), la Miss Polloch (même
collection) et le Master Mercier (coll. Sprague) de lloppner sont à
signaler, tout comme la sévère image de Miss Sarah Porter par
Robert Brandegee (coll. Pope) et, dans une conception de l’art toute
différente, le Lowe’s greating de Dante-GabrielRossetti(coll. Gardner).

On le voit par les disparates et les lacunes de cette énumération
même, il serait tout à fait injuste, sinon absurde, de vouloir tirer
du premier volume des Noteworthy paintings une conclusion quel-
conque sur l’importance réelle des galeries privées du Nouveau
Monde et il faut attendre — pas trop longtemps, espérons-le — que
la publication se développe comme ses éditeurs y comptent bien
pour porter un jugement moins provisoire sur l’esprit qui a présidé
à ce choix; d’ores et déjà on peut néanmoins se rendre compte que
là encore un trust spécial — le trust des chefs-d’œuvre — menace
l’Europe et l’on prévoit le moment où, pour étudier à fond un maître
ou une école de la période ancienne ou moderne, nos descendants
auront à accomplir un voyage auquel leurs devanciers n’auraient,
il y a quelques années à peine, jamais songé.

MAURICE T OU R NE U X

XL.

3e PÉRIODE.
 
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