Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 40.1908)

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

que les peintres français, leurs contemporains vénitiens entrèrent
en contact avec l’art chinois. Les chinoiseries de Tiepolo sont bien
connues des amateurs de peinture. La critique, qui a noté l'in-
fluence de l’art japonais sur Whistler, discute maintenant sur le
point de savoir si les figures de Guardi s’inspirent du dessin chinois.
De ce qu’il existe une ressemblance entre quelques-unes des figures
vénitiennes qu’allonge la perruque du temps, et celles qui nous re-
présentent les traits des Orientaux à la longue natte pendante jus-
qu’au milieu du dos, cette analogie purement accidentelle ne sau-
rait impliquer l’idée de copie. Non; l’adroite hypothèse que Guardi
emprunta ses modèles à l’art chinois ne mérite pas d’être prise en
considération. Comme Garpaccio, Guardi fut un humoriste incon-
scient. Ses figures ne relèvent que de lui. Elles lui appartiennent
comme ses créations propres, comme les enfants de son originale,
de sa féconde, de sa féerique imagination.

GEORGE A. SIM 0 N S O N