DOI Heft:
Nr. 1
DOI Artikel:Gabillot, Cyrille: L' incendie de l'opéra en 1781 et les tableaux de Hubert Robert
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
dans la bordure à droite; il manque de consistance. Dans le tableau
correspondant, l’un des porteurs du brancard est remplacé par une
femme; le groupe est plus étoffé et son mouvement est renversé,
c’est-à-dire qu’il se dirige vers le centre de la composition. L’étude
et le tableau faisant pendant à ceux du jour, Robert n’a pas jugé
nécessaire de les signer. On y retrouve d’ailleurs les tons gris
argentins si chers à l’artiste.
J’ai déjà dit que Robert avait repris le sujet de l’incendie. Met-
tant cette fois à profit les observations de Renou, il s’est placé dans
le jardin du Palais-Royal. De là, rien ne s’interposait plus entre lui
et le théâtre de la catastrophe. Il pouvait, avec des arbres et des
spectateurs, meubler plus naturellement son premier plan; au
second, il avait la façade du palais, plus intéressante et plus variée
que celle que lui offraient les maisons de la place du Louvre. Ce
deuxième tableau est celui que vient d’acquérir le Musée Carna-
valet à la vente de la merveilleuse collection Jacques Doucet.
Notons qu’il est presque carré — 0'"85 de haut sur lm03 de large,—
et cependant presque toute la moitié de gauche est masquée par la
fumée. Je le donne ici parce que son existence me paraît être une
nouvelle preuve que Robert, n’étant pas satisfait de son premier
point de vue, n’a jamais exécuté les deux compositions du
catalogue.
Malgré cette concordance de preuves, je souhaiterais de me trom-
per dans mes conclusions. Si, quelque jour, on retrouvait deux toiles
répondant point par point aux indications du livret de 1781, je ferais
amende honorable avec le plus grand plaisir, et me réjouirais de
cette bonne fortune avec tous ceux qui aiment l’art du xvuie siècle.
C . GAB1LLOT
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
dans la bordure à droite; il manque de consistance. Dans le tableau
correspondant, l’un des porteurs du brancard est remplacé par une
femme; le groupe est plus étoffé et son mouvement est renversé,
c’est-à-dire qu’il se dirige vers le centre de la composition. L’étude
et le tableau faisant pendant à ceux du jour, Robert n’a pas jugé
nécessaire de les signer. On y retrouve d’ailleurs les tons gris
argentins si chers à l’artiste.
J’ai déjà dit que Robert avait repris le sujet de l’incendie. Met-
tant cette fois à profit les observations de Renou, il s’est placé dans
le jardin du Palais-Royal. De là, rien ne s’interposait plus entre lui
et le théâtre de la catastrophe. Il pouvait, avec des arbres et des
spectateurs, meubler plus naturellement son premier plan; au
second, il avait la façade du palais, plus intéressante et plus variée
que celle que lui offraient les maisons de la place du Louvre. Ce
deuxième tableau est celui que vient d’acquérir le Musée Carna-
valet à la vente de la merveilleuse collection Jacques Doucet.
Notons qu’il est presque carré — 0'"85 de haut sur lm03 de large,—
et cependant presque toute la moitié de gauche est masquée par la
fumée. Je le donne ici parce que son existence me paraît être une
nouvelle preuve que Robert, n’étant pas satisfait de son premier
point de vue, n’a jamais exécuté les deux compositions du
catalogue.
Malgré cette concordance de preuves, je souhaiterais de me trom-
per dans mes conclusions. Si, quelque jour, on retrouvait deux toiles
répondant point par point aux indications du livret de 1781, je ferais
amende honorable avec le plus grand plaisir, et me réjouirais de
cette bonne fortune avec tous ceux qui aiment l’art du xvuie siècle.
C . GAB1LLOT