Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (4. Pér. 9.1913)

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SAINTE JUSTINE » DE LA COLLECTION BAGATTI-VALSECCHI 465

reproduit les meilleures dans la seconde édition de mon Lorenzo
Lotto (1901). Mais, alors même qu’on apprécierait ces œuvres de la
manière la plus favorable, elles sont tellement inférieures à la
Sainte Justine, qu’Alvise ne saurait plus être considéré comme
l’auteur possible de ce tableau. Qu’a-t-il de commun, en vérité, avec
les images [crues, lourdes, moroses, [qui [composent presque entiè-

LA MADONE ET L’ENFANT ENTRE DEUX ANGES, PAR AL VISE VIVARINI
(Église du Rédempteur, Venise.)

rement le répertoire d’Alvise?Loin de moi de dénigrer la Madone de
1490, œuvre impressionnante et même charmante; mais, si l’on fait
abstraction des enfants musiciens, qu’y a-t-il là qui ne pût se con-
struire à l’aide d’un compas? La composition, qui ne manque pas de
grandeur, est quelque peu enfantine; la figure de la Vierge, vue
toute de face, est de bois. Ce qu’il y a de mieux dans cette peinture
semble dû à une action stimulante exercée par le triptyque de Bellini
aux Frari.

Non seulement l’ovale de la sainte Justine est bien plus beau que