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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5. Pér. 9.1924

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Nr. 3
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Hautecoeur, Louis: L' auteur de la colonnade du Louvre
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https://doi.org/10.11588/diglit.24943#0170

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L’AUTEUR DE LA COLONNADE DU LOUVRE

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M. Lemonnier (p. 263) ajoute d’autres raisons : Perrault a mis en tête
de sa traduction de Yitruve les vues de la colonnade et de l’arc de triomphe.

« N’était-ce pas là, si d’autres avaient des titres, une témérité audacieuse, qui eût
soulevé immédiatement les réclamations P or elles pouvaient se produire tout naturel-
lement à l’Académie d’architecture dont François Le Vau et d’Orbay faisaient partie
et à laquelle Perrault offrit son livre. Rien de pareil. Bien plus on constate dans les
procès-verbaux que la compagnie fut à plusieurs reprises consultée sur des dessins
« de M. Perrault » pour le Louvre. Ni François Le Vau ni d’Orbay — présents —
ne protestèrent. »

Résumons donc ces arguments et cherchons à en fixer la portée.

i° En faveur de Le Vau :

a) Les affirmations de Sauvai et Boileau ne font que reproduire les asser-
tions de François d’Orbay. Un érudit consciencieux et un honnête homme
auraient-ils accepté, sans aucun contrôle, les doléances de cet architecte P

è) Perrault était médecin et non pas architecte. Cet argument ne nous
paraît pas aussi solide qu’il semblait à Lance. Pourquoi un physicien émé-
rite, un mathématicien ne pourrait-il à quarante-cinq ans devenir un
architecte, alors qu’un jeune homme de seize ans, sans culture générale,
peut après trois ou quatre années de cours obtenir un diplôme? N’oublions
pas d’ailleurs qu’au xvnB siècle les éludes étaient encore beaucoup plus
théoriques qu’aujourd’hui et que les commentaires de Yitruve, Palladio,
Scamozzi tenaient une grande place. Perrault a très bien pu établir des
plans; physicien, il a même pu conseiller des procédés de construction.
Toutefois il est certain qu'il ne dirigea pas les chantiers: D’Orbay continua
à surveiller les travaux du Louvre, il en demeura ce que nous appellerions
« 1 architecte ordinaire ». Gittard surveilla les travaux de l’Arc de triomphe.

Notons donc en faveur de Le Vau l’affirmation de son élève et gendre
d’Orbay.

2° En faveur de Perrault :

a) Les mémoires de Gh. Perrault : les erreurs que nous signalerons plus
loin dans ces Mémoires nous autorisent à ne pas leur donner une valeur
absolue.

b) L’affirmation de Fr. Blondel dans son Cours d'architecture. Blondel est
un contemporain et son témoignage est de poids.

c) Les dessins de Cl. Perrault examinés par J.-F. Blondel et brûlés en
1871 dans l’incendie de la Bibliothèque du Louvre, J.-F. Blondel était
architecte et était capable d’apprécier la nature d’un projet.

d) La différence de style entre les monuments de Le Vau et la colonnade:
cet argument 11’est pas très probant; en 1(166-67 précisément Le Vau change
 
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